Des Journées autochtones qui ne font pas l'unanimité

Le 9 août, c'était la Journée des populations autochtones, décrétée par l'ONU il y a 24 ans. Cette année la CTG a décidé de décentraliser la manifestation dans plusieurs villages amérindiens du littoral, ce qui déplaît à certaines organisation. L'ONAG parle d'ingérence et de récupération politique. 
Le choix du lieu, la colline Sépélu (ne prononcez pas Sépérou) n’est pas anodin. C’est en effet ici que les Kali’na ont combattu les premiers européens. Un symbole qui se veut d’actualité, sur fond de lutte contre les projets miniers et pétroliers.
Cette année pas de manifestation, place des palmistes, pour raison budgétaire selon la Collectivité Territoriale de la Guyane…et un peut-être pour couper l’herbe sous les pieds de la mobilisation amérindienne.
Jean-Philippe Chambrier Fédération des organisations autochtones de Guyane :

"Moi je pense que l'on paie nos actions et nos paroles. On paie ce qu'on a fait auparavant. Aujourd'hui c'est la réconciliation. C'est un échange culturel entre communautés."
 


A petits pas 

« Résistants et survivants » c’est ainsi que certains leaders définissent le peuple autochtone. 35 ans après les premières mobilisations d’Awala, les choses avancent mais à petit pas et le chemin est encore long ! Santé, éducation, foncier, pollutions, orpaillage, transport…la liste est longue 
Christophe Pierre pour la Jeunesse autochtone de Guyane 

"Quand on voit les situations dans les villages, pour voir l'eau et l'électricité. Certains ont attendu 30 ans. Les combats pour reconquérir notre liberté sont multiples". 


Des fusées et des hommes

Autre symbole, très remarqué, Ingrid, Kali’na de Guyane, elle habite aujourd'’hui de l’autre côté du Maroni, son histoire et celle de ses parents a une symbolique particulière. Elle est originaire du village remplacé par la base spatiale.
Ingrid Casoulou dénonce :

"Ils ont construit les fusées et nous avons été obligés de partir. Certains se sont installés à Sinnamary et au Surinam dans les années 75". 


Les amérindiens de Guyane réclament encore et toujours plus de représentativité dans la société et ils dénoncent le mépris des élus locaux. Face aux autres Journées des populations autochtones, la mobilisation de Sépélu n’a pas rencontré un grand public.
Les forces de l’ordre au pied de la colline étaient presque plus nombreuses que les participants !