Juillet 2021, le ministère de la Justice est alerté par des organisations syndicales sur « des difficultés persistantes » vécues par des magistrats en Guyane. Le cabinet du ministre de la Justice Eric Dupont Moretti déclenche un « examen de situation », une mission de courte durée visant à identifier d’éventuels dysfonctionnements. Il s’agit « d'appréhender (notamment) les répercussions de l’organisation de la juridiction sur la santé des magistrats et des fonctionnaires ».
La Cour d’appel de Cayenne, qui pilote la justice guyanaise, est présidée depuis 2017 par Marie-Laure Piazza. Selon nos informations, le rapport rendu fin 2021 par l’inspection générale de la justice est très critique vis-à-vis du management de la première vice-présidente.
Eviter le conflit d'intérêt
La procédure relève ensuite du Premier ministre pour éviter un conflit d’intérêt. En 2016, Eric Dupont Moretti, alors avocat, s’était opposé à Marie-Laure Piazza lors d’un incident d’audience aux assises, en Corse. Début 2022, Jean Castex demande une enquête administrative « sur les incidents et comportements » de Marie-Laure Piazza à Cayenne, selon l’Union Syndicale des Magistrats. Le syndicat porte plainte pour « prise illégale d’intérêt contre le ministre de la Justice », plainte classée sans suite.
Le 2ème rapport d’inspection est remis en juillet à la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne. Selon Matignon, fin octobre, la Première présidente de la Cour d’appel de Cayenne demande à être déchargée de ses fonctions et à être affectée à la Cour de cassation.
Un décret du Président de la République du 5 décembre a mis fin à ses fonctions à compter du 31 décembre. Contactée par mail, Marie-Laure Piazza n’a pas encore répondu à notre sollicitation.