Justice : une rentrée solennelle mouvementée à la Cour d'Appel

Rentrée solennelle sous tension à la Cour d’Appel de Cayenne. Les fonctionnaires de greffe du tribunal judiciaire de Cayenne ont manifesté devant les locaux de la cour d’appel  et les avocats ont annoncé qu’ils renouvellent leur mouvement de grève contre la réforme des retraites. 
Les fonctionnaires de greffe du tribunal judiciaire réclament plus de moyens. A l’occasion de l’audience solennelle de rentrée de la Cour d’Appel de Cayenne, ils dénoncent aussi l’absence de dialogue avec leur hiérarchie.
Fouad Yahyaoui, représentant UTG-CGT justice :

"aujourd'hui concrètement ce qui nous manque en personnel titulaire fixe, c'est à peu près 25 personnels, donc 25 fonctionnaires de greffe. Hormis les instances de dialogue social qui sont obligatoires, aujourd'hui les autorités ne souhaitent plus recevoir les organisations syndicales des fonctionnaires."

Ces fonctionnaires affirment aussi que leur hiérarchie leur manque de respect, une revendication qui donne lieu à des échanges très vifs avec le procureur général, juste avant l’audience. La première présidente de la cour d’appel estime que le dialogue n’a jamais été rompu.
Marie-Laure Piazza, première présidente de la cour d’appel de Cayenne :

"je ne sais pas d'où sort ce chiffre de 25 fonctionnaires, ce que je peux vous dire c'est que d'année en année, le nombre de fonctionnaires et de magistrats est toujours plus important. Je peux vous dire que dans cette cour, le dialogue social existe, nous avons très régulièrement des réunions syndicales avec l'ensemble des fonctionnaires, nous n'avons jamais refusé de recevoir les représentants syndicaux."

Pendant l’audience solennelle, une autre mobilisation s’invite : celle des avocats, contre la réforme des retraites. Ils sont une trentaine à pénétrer dans la salle pendant le discours du bâtonnier qui annonce la poursuite de leur mouvement jusqu’au 24 janvier.
Patrick Lingibé, bâtonnier du barreau de la Guyane :

"le barreau de la Guyane s'inscrit dans la continuité de la grève, conformément effectivement dans le cadre des décisions prises par l'ensemble des barreaux français, donc il n'y aura pas d'audiences, notamment d'assises."

La grève des avocats a provoqué le renvoi des 6 audiences programmées pour la session d’assises. Elles n’auront pas lieu avant le mois de septembre. Ce qui signifie au moins 6 mois de détention supplémentaire pour les personnes concernées.
©Karl Constable