Un long calvaire vient de se terminer pour trois petits Kourouciens. Mardi 15 mars 2022, une mère de famille a été déférée devant le Procureur de la République après 48 heures de garde à vue. Elle, son compagnon et son fils aîné, âgé de 20 ans, sont accusés d’avoir commis des sévices graves et des actes de tortures sur les trois plus jeunes enfants du domicile familial. Ces enfants âgés de 8, 9 et 10 ans sont ceux de la prévenue.
Brûlée, car "elle mangeait trop lentement"
Si les gendarmes ont découvert cette affaire, c’est, en partie, en raison de l’exaspération de la benjamine de la famille. Le 28 décembre 2021, la petite fille de 8 ans est retrouvée dans la rue avec quelques effets personnels. Elle explique s’être enfuie de la maison. Les autorités découvrent alors une blessure sur sa main. Répondant aux questions des membres de la brigade, elle dit avoir subi des violences de la part de son beau-père. Elle informe les gendarmes que son frère de 9 ans et sa sœur de 10 ans sont également victimes de ces violences.
Dans son témoignage, la benjamine indique avoir reçu des coups de bâton sur la tête le 27 décembre, soit la veille. Au sujet de sa blessure sur la main, elle indique qu’il s’agit d’une brûlure. L’un de ses bourreaux aurait chauffé une fourchette avec un briquet avant de la poser sur sa main "parce qu’elle mangeait trop lentement". Au vu de la gravité des faits, une enquête est ouverte. L’affaire est confiée aux enquêteurs de la brigade de recherches de Kourou. Les autres enfants, qui présentent les mêmes blessures que leur sœur, sont retrouvés et placés dans une famille d’accueil.
Les trois individus jugés en comparution immédiate
La mère des enfants a déjà été condamnée pour des faits de violence auparavant. Elle, son compagnon et son fils de 20 ans sont mis en cause dans l’affaire et placés en garde à vue pendant 48 heures. Le beau-père reconnaît les faits.
Les trois individus sont accusés d’avoir commis des sévices graves et des actes de tortures sur les trois enfants. Ils ont été déférés devant le procureur de la République le 15 mars 2022. Ils seront jugés en comparution immédiate. En attendant, la mère est placée en détention provisoire. Son fils aîné et son compagnon sont placés sous contrôle judiciaire.
Ce que dit la loi concernant ce type de violences physiques
Les violences commises contre les enfants sont sévèrement punies par la loi, a fortiori lorsque l’auteur est un parent ou un proche de la victime. Quand elles concernent un mineur de moins de 15 ans, et qu’elles sont commises par la mère, le père, les grands-parents ou une personne ayant autorité sur l’enfant, les violences sont punies jusqu’à 10 ans et de 150 000 euros d’amende lorsqu’elles sont la cause de blessures graves. Les peines peuvent aller jusqu’à 30 ans de prison quand les faits ont entraîné la mort de la victime et 20 ans s’ils ont entraîné une infirmité permanente.
De très lourdes conséquences sur les victimes
En plus des conséquences physiques, les enfants victimes de maltraitances gardent aussi des séquelles psychologiques. "La maltraitance peut générer chez l’enfant des difficultés relationnelles, de la colère, de l’angoisse, ou encore de la détresse. Dans tous les cas, ce stress risque d’avoir des effets néfastes sur la santé", explique le Ministère des Solidarités et de la Santé.
"Plus l’enfant est jeune et plus il est dépendant de son environnement. Ainsi, les négligences commises en début de vie peuvent avoir des conséquences très graves sur le développement de l’enfant", lit-on.