La décision du tribunal administratif dans le dossier épineux de construction de la Centrale électrique du Larivot était attendue aujourd’hui. Dans un communiqué le tribunal « a jugé que la dérogation à l’interdiction de porter atteinte aux espèces protégées, comprise dans l’autorisation environnementale, était illégale faute pour les services de l’Etat de démontrer l’absence de solution alternative satisfaisante permettant de réduire les atteintes portées aux espèces protégées.»
Le choix du terrain contesté
Le tribunal administratif de Cayenne devait statuer sur le recours intenté au fond sur l'autorisation environnementale de la Centrale thermique du Larivot par les associations Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement. En outre dans sa décision, le tribunal a estimé,« au vu du dossier, qu’il n’est pas démontré que les deux zones dit du « parc avenir », situées à Rémire-Montjoly à proximité du port de Dégrad-des-Cannes, ne constituaient pas des « solutions alternatives satisfaisantes » au sens du code de l’environnement, sachant que le choix de ces terrains aurait permis de réduire les atteintes portées aux espèces protégées. Les deux zones en question avaient d’ailleurs été envisagées par EDF-PEI pour y implanter la centrale électrique avant que l’entreprise ne choisisse finalement le site du Larivot ».
Une victoire pour les requérants
Les associations Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement estiment que « c’est également une première victoire en matière énergétique pour Guyane Nature Environnement et le premier succès face à une centrale thermique EDF pour France Nature Environnement.».
Par ailleurs, elles indiquent dans un communiqué de presse « que cette décision invite plus que jamais à considérer toutes les alternatives existantes pour réussir la transition énergétique de la Guyane.».
Des suites judiciaires à venir
L’actuelle centrale au diesel de Dégrad-des-Cannes fonctionne depuis 38 ans. Sa fermeture est programmée fin décembre 2023. Le projet de centrale thermique EDF du Larivot en Guyane, doit la remplacer.
L'autorisation préfectorale accordée en octobre 2020 à EDF a fait l'objet de quatre recours depuis février 2021 par les associations Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement devant le tribunal administratif. Elles ont aussi saisi le juge des référés en juillet, qui avait suspendu les travaux de construction. Le 9 février 2022, le Conseil d'État a annulé cette décision.
Le tribunal administratif a aujourd'hui tranché. EDF PEI a annoncé faire appel de cette décision.