L'Est Art: une première édition réussie à Saint-Georges

L'Est Art 2023, une manifestation qui mettait à l'honneur les artistes et les artisans de l'Est Guyanais
L’Est Guyanais était en fête ce samedi 10 juin 2023. La commune de Saint-Georges a organisé la 1ère édition de l’Est Art, une manifestation dédiée aux artisans et aux artistes de 4 communes de l’Est à savoir Régina-Kaw, Ouanary, Camopi et St Georges.

Le soleil était au rendez-vous ce samedi 10 juin 2023 à Saint-Georges pour la 1ère édition de L’Est Art. Une météo propice qui a favorisé une belle participation du public dès le milieu de matinée…De quoi donner le sourire à la vingtaine d’artisans installés tout autour de la place Romain Garros. Parmi eux, Marie Labonté dont le stand regorgeait d’objets de l’artisanat amérindien, notamment des paniers et autres corbeilles. 

Le stand de Marie Labonté

Des paniers faits main par des artisans amérindiens

L'artisanat amérindien avec les paniers de Marie Labonté

Les produits du terroir parmi lesquels le couac

Installée à quelques mètres, Jeanne Inglish elle ne se lassait pas de donner des explications sur les vertus des huiles locales qu’elle fabrique avec sa mamie. Vendues à 5 euros, ses fioles sont parties comme des petits pains.

ça fait plaisir de voir l'engouement des gens. Et puis on me pose des questions sur l’huile de curcuma, l’huile de carapa etc et j’essaye de leur expliquer pour quoi c'est bon, à quel moment utiliser. Moi je veux vraiment mettre en avant ces produits afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli 

Jeanne - vendeuse d'huiles locales

Les artisans installés autour de la place Romain Garros à Saint-Georges, pour la 1ère édition de l'Est Art en juin 2023.

Les artisans sont venus de 4 communes de l'Est: Régina-Kaw, Ouanary, Camopi et St Georges

Réalisation d'un tatouage genipa, art traditionnel amérindien

Hormis les objets du quotidien ou de décoration, les bijoux, souvenirs et autres produits alimentaires, le public a aussi pu s’enrichir sur le plan culturel.
Ancy Clet par exemple tenait un atelier tambour. Au programme : fabrication puis apprentissage des différents rythmes et sonorités.

Atelier tambour ©M.N

C’est toujours important et intéressant de partager cette culture qui ne disparait pas, bien au contraire, qui est préservée, sauvegardée 

Ancy Clet - tanbouyen

Des peaux de kabrit ont été utilisées pour réaliser les tambours

La culture créole également mise à l'honneur

Et ce ne sont pas les participants à l’atelier qui auraient dit le contraire: "J’ai toujours été attiré par le tambour, depuis ma plus tendre enfance et je me suis dit pourquoi ne pas participer à cet atelier. La fabrication n’est pas plus compliquée qu’autre chose. Du moment qu’on est passionné par la chose, on fait tout pour essayer de comprendre et la difficulté passe au second plan" explique Jean-Pierre, un habitant de Saint-Georges.
A côté de lui, Anaïs surenchérit: "C’est hyper intéressant de voir comment on peut fabriquer un tambour, de voir la tradition qui se perpétue et l’enseignement".

Jean-Pierre (à gauche) et Anaïs (à droite) ont participé à l'atelier tambour

La culture guyanaise était aussi représentée par Evelyne Carême, ancienne membre du groupe Katrépis. Elle tenait un atelier maré tèt. Sur sa table, on pouvait voir des dizaines de madras empesés, amidonnés et repassés: "Parmi les personnes qui sont venues me voir, je leur ai appris à nouer le tissus en même temps que je le leur attachait sur la tête. Elles regardaient et elles apprenaient en même temps".

Atelier marè tèt

En quelques minutes, la coiffe attachée sur la tête de Rosanna est prête. Et la modèle, qui se regardait dans le miroir, était ravie du résultat: "C’est un maré tèt dè korn et c’est à porter pour le kasèkô. Je trouve que ça me va très bien, je me trouve très très jolie".  

Atelier maré tèt ©M.N

Une coiffe qu’elle a décidé de porter le soir même pour assister aux concerts prévus en clôture de la manifestation.

La scène a accueilli un large panel d'artistes le soir à partir de 20h