Le soleil était au rendez-vous ce samedi 10 juin 2023 à Saint-Georges pour la 1ère édition de L’Est Art. Une météo propice qui a favorisé une belle participation du public dès le milieu de matinée…De quoi donner le sourire à la vingtaine d’artisans installés tout autour de la place Romain Garros. Parmi eux, Marie Labonté dont le stand regorgeait d’objets de l’artisanat amérindien, notamment des paniers et autres corbeilles.
Installée à quelques mètres, Jeanne Inglish elle ne se lassait pas de donner des explications sur les vertus des huiles locales qu’elle fabrique avec sa mamie. Vendues à 5 euros, ses fioles sont parties comme des petits pains.
ça fait plaisir de voir l'engouement des gens. Et puis on me pose des questions sur l’huile de curcuma, l’huile de carapa etc et j’essaye de leur expliquer pour quoi c'est bon, à quel moment utiliser. Moi je veux vraiment mettre en avant ces produits afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli
Jeanne - vendeuse d'huiles locales
Hormis les objets du quotidien ou de décoration, les bijoux, souvenirs et autres produits alimentaires, le public a aussi pu s’enrichir sur le plan culturel.
Ancy Clet par exemple tenait un atelier tambour. Au programme : fabrication puis apprentissage des différents rythmes et sonorités.
C’est toujours important et intéressant de partager cette culture qui ne disparait pas, bien au contraire, qui est préservée, sauvegardée
Ancy Clet - tanbouyen
La culture créole également mise à l'honneur
Et ce ne sont pas les participants à l’atelier qui auraient dit le contraire: "J’ai toujours été attiré par le tambour, depuis ma plus tendre enfance et je me suis dit pourquoi ne pas participer à cet atelier. La fabrication n’est pas plus compliquée qu’autre chose. Du moment qu’on est passionné par la chose, on fait tout pour essayer de comprendre et la difficulté passe au second plan" explique Jean-Pierre, un habitant de Saint-Georges.
A côté de lui, Anaïs surenchérit: "C’est hyper intéressant de voir comment on peut fabriquer un tambour, de voir la tradition qui se perpétue et l’enseignement".
La culture guyanaise était aussi représentée par Evelyne Carême, ancienne membre du groupe Katrépis. Elle tenait un atelier maré tèt. Sur sa table, on pouvait voir des dizaines de madras empesés, amidonnés et repassés: "Parmi les personnes qui sont venues me voir, je leur ai appris à nouer le tissus en même temps que je le leur attachait sur la tête. Elles regardaient et elles apprenaient en même temps".
En quelques minutes, la coiffe attachée sur la tête de Rosanna est prête. Et la modèle, qui se regardait dans le miroir, était ravie du résultat: "C’est un maré tèt dè korn et c’est à porter pour le kasèkô. Je trouve que ça me va très bien, je me trouve très très jolie".
Une coiffe qu’elle a décidé de porter le soir même pour assister aux concerts prévus en clôture de la manifestation.