En 2012, pour la première fois, l’IFREMER évalue l’impact de la pêche clandestine dans les eaux guyanaises. Résultat en 2010, les illégaux pêchaient 2,5 à 3 fois plus que la flotte locale. 8000 tonnes de poissons pillées cette année-là. Ces chiffres ont-ils dérangé les pouvoirs publics ? Il a fallu attendre dix ans pour que l’étude soit reconduite. Avec la convention signée ce 17 décembre l’Etat investit 186 000 euros pour mettre à jour les données.
"Pour agir contre la pêche illégale, un fléau au larges des côtes guyanaises, il faut que nous ayons la connaissance de l'impact économique de cette activité de pêche illicite qui a beaucoup augmenté dont on voit les effets néfastes sur la structuration de la pêche guyanaise."
Eric Banel, directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture
Le Comité régional des pêches réclamait cette étude de longue date, avec le soutien financier de l’Etat, il jouera un rôle de premier plan :
" Nous allons piloter l'ensemble de ce dossier pour recruter un ou deux ingénieurs pour compiler toutes informations scientifiques et nous statuerons sur ce qu'il faudra faire..."
Léonard Ragnauth, président du Comité Régional des Pêches Maritimes et Elevages Marins (CRPMEM)
L’IFREMER va participer au recueil des données des documents et des observations de terrain, notamment avec les pêcheurs locaux :
" Ils ont une connaissance de la pêche illégale car ils sont sur le terrain, ils ont des informations à nous transmettre que l'on va écouter. Dans le cadre de la commisson des pêches de l'atlantique centre ouest qui réunit le Brésil, le Suriname, la Guyane et le Guyana, les pêcheurs et les scientifiques de ces pays, nous recueillerons leurs avis sur cette pêche illégale...
Fabian Blanchard, délégué régional de l’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer (IFREMER)
Avec cette convention, le WWF va aller plus loin dans l’observation de la pêche illégale…le fonds Mondial pour la Nature passera de deux survols d’une demie-journée par an à deux semaines l’année prochaine :
" L'intérêt du projet est d'avoir un constat partagé autour de la question de la pêche illégale au large de la Guyane. C'est un sujet qui dure depuis trop longtemps et sur lequel il y a parfois eu des divergences d'analyses. Pour la première fois les socioprofessionnels, l'état, les scientifiques, les ONG sont associées pour un constat commun."
Laurent Kelle, responsable du WWF Guyane
Un constat commun pour orienter la lutte contre la pêche clandestine et le développement de la filière légale. Les acteurs comptent livrer l’étude début 2024…