"J'ai hâte de l'essayer, ça motive beaucoup". Devant la présentation "Atalante X", l’exosquelette de l’entreprise française Wandercraft, Laurent Louveau de Laguigneraye - patient de L'hôpital privé Saint-Paul - imagine les progrès qu'il pourrait faire grâce à ce robot.
Paraplégique incomplet depuis le 31 août 2020, il peut marcher un peu avec béquille, mais n'est pas assez endurant pour "lâcher le fauteuil", nous dit-il. Mais devant ce nouveau robot "je m'imagine debout, dans la cuisine, ou à étendre le linge sans béquille", confie-t-il.
Sept professionnels de la santé bientôt formés
Mais avant, dès la semaine du 15 janvier, sept professionnels seront formés. Deux kinésithérapeutes, deux ergothérapeutes, deux enseignants en activité physique adaptée et un psychomotricien.
Pour nous, c'est une révolution ! En terme de sport, on va pouvoir faire du tennis de table, du renforcement musculaire, du basket avec les patients paraplégiques, hémiplégiques ou toute autre lésion cérébrale. Ce sera beaucoup moins lourd de venir en rééducation trois fois par semaine ici.
Un robot de 250 000 euros équipé de 12 moteurs
Ce robot, d'une valeur de 250 000 euros, est utilisé pour "réapprendre aux gens à marcher", explique Frédérique Lecrec-Ritchie, responsable de l'équipe maintenance qui installe les exosquelettes.
Il y a 12 moteurs pour reproduire tous les degrés de liberté des jambes humaines. Tous les mouvements sont possibles : les chevilles sont mobiles, les genoux, la hanche peut bouger dans tous les axes et c'est contrôlé par le capteur inertiel. Il se trouve dans le dos du patient, c'est via ce capteur qu'il sait quand il doit démarrer la marche.
Frédérique Leclerc-Ritchie, responsable de l'équipe maintenance
Une télécommande peut aussi être utilisée par le patient, ou le thérapeute qui l'accompagne, pour manier l'exosquelette. Les quelques boutons permettent de marcher vers l'avant, de faire demi-tour ou de faire marche arrière. "Atalante X" s'adapte aux mouvements du patient. Il pèse 81 kg, un poids que le patient ne ressent pas, car le robot se stabilise seul.
Quelques conditions pour l'acquisition
Pour l'heure, ces robots sont vendus aux centres de rééducation et aux établissements de santé. En ce qui concerne la maintenance de la machine, la responsable indique que des vérifications sont faites tous les six mois. L'exosquelette ne supporte pas de température supérieure à 32°C, il doit donc rester dans une salle climatisée. D'ailleurs il est relié à des rails au plafond. Il n'est pas non plus étanche.
Une quarantaine de bénéficiaires à l'hôpital Saint-Paul
Des règles que doit suivre l'hôpital privé Saint-Paul, qui a acquis cette technologie en répondant à la demande des patients.
On a tout de suite a été séduits. Tant pour les professionnels de santé à qui on offre un outil innovant, motivant pour la prise en charge des patients, que pour les patients qui sont, malheureusement, de plus en plus jeunes. L'objectif, c'était de les motiver.
Guylène Mergerie, directrice du groupe Guyane Santé
Environ 40 patients pourront bénéficier de cette dernière version de l'exosquelette de Wandercraft. La directrice espère qu'un maximum de personnes pourront profiter de cet outil. L'entreprise travaille d'ailleurs à l'élaboration d'un appareil qui pourra être utilisé de façon personnelle, donc chez les patients ou encore dehors.