Les professionnels du tourisme guyanais sont très inquiets. Depuis le week-end dernier, un couvre-feu a été mis en place sur l’île de Cayenne, Kourou, Macouria, Montsinéry-Tonnegrande Roura et Sinnamary. Conséquence : une bonne partie de la clientèle locale annule ses réservations.
Les professionnels du tourisme guyanais sont très inquiets. Depuis le week-end dernier, un couvre-feu du samedi au lundi matin, a été mis en place sur l’île de Cayenne, Kourou, Macouria, Montsinéry-Tonnegrande, Roura et Sinnamary. Conséquence : une bonne partie de la clientèle locale des sites touristiques, annule ses réservations du week-end. Impossible donc pour les professionnels de travailler, notamment ceux qui ont des camps touristiques en pension complète... Depuis un an, ils n’ont cessé de s'adapter et pour survivre, souhaiteraient pouvoir bénéficier de dérogations.
Des sites désertés
Le camp Maripa au bord du fleuve Kourou, route du dégrad Saramaka. Ici comme dans la plupart des sites de Guyane, il n’y a pratiquement pas de clients en semaine. Thomas Saunier est le maître des lieux, il gère aussi le camp Cariacou… accessible par pirogue. Tout était complet ce week-end, mais avec l’interdiction de circuler le dimanche, les annulations s’enchaînent.
On ne peut travailler qu'avec les résidents. Bloquer la circulation, cela revient à fermer jusqu'aux prochaines vacances scolaires.
Motifs impérieux pour franchir Iracoubo
Un constat partagé par Pierre Gutierrez, opérateur touristique à Saint-Laurent. Pas de confinement le dimanche dans la sous-préfecture… mais lui non plus pourrait ne pas avoir de clients.
Il n'est plus possible de passer par Iracoubo. Les touristes venant de Saint-Laurent ne sont pas assez nombreux.
Le couvre-feu le week-end, un coup dur
Tina Soyavong avait ouvert son agence à Cayenne il y a 3 ans, mais elle a dû fermer son local après le confinement faute de clients. Depuis, la jeune chef d’entreprise travaille différemment par téléphone et via internet. Tina a également réajusté son offre pour une clientèle locale avec près de 120 réservations en avril, elle survit car pour en vivre il en faudrait le double. Le couvre-feu du week-end est un coup dur…
Il faudrait plus de séjours sur plusieurs jours pour s'en sortir. Il faudrait plus de touristes, et de résidents.
Des demandes d'aides de l'Etat
Pour ne pas péricliter, les professionnels de l’Union syndicale des opérateurs touristiques de Guyane ont fait des propositions à la préfecture, comme tester leur clientèle et bénéficier d’une dérogation de circulation le dimanche. Des propositions qu’ils espèrent être entendues car les professionnels du tourisme ne bénéficient pas des aides du fond d’urgence. Raison invoquée : ils peuvent officiellement travailler le dimanche, une aberration pour l’union syndicale
Nous sommes aujourd'hui dans un système de fermeture administrative. Il faudrait réadapter les aides d'urgence à la situation.
Un camp touristique serait en grand danger et pourrait définitivement fermer dans les semaines qui viennent. Selon l’Union syndicale, chaque opérateur du secteur aurait déjà perdu plus de 65% de son chiffre d’affaire depuis le début de l’année.
►Explications Catherine Boutet et Seefiann Deie :