Depuis le 6 février, l’intersyndicale SNESUP FSU de l’INSPE Guyane demande le renvoi de la direction. Une intersyndicale qui lui reproche la réorganisation du système d’encadrements des masters 2 dans le cadre de leurs mémoires. Le conflit ne semble pas se désamorcer.
Depuis le 6 février 2021, l’intersyndicale SNESUP FSU de l’INSPE Guyane demande le renvoi de la direction de l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation de Guyane. Une intersyndicale qui lui reproche un management dictatorial autrement dit un manque de dialogue et d’écoute et la réorganisation du système d’encadrements des masters 2 dans le cadre de leurs mémoires. Malgré la rencontre de tous les acteurs avec le recteur le 11 février dernier, le conflit ne semble pas se désamorcer.
Rendez-vous manqués
Réorganiser l’encadrement des mémoires des masters meef, l’ambition de la direction de l‘INSPE Guyane (l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation de Guyane) compte tenu du taux d’échec de la filière estimée à 50% en 2020. Une initiative injustifiée pour l’intersyndicale SNESUP FSU qui voit dans cette manœuvre une nouvelle preuve de mépris, en raison d’une absence de consultation avec une partie des enseignants qui accompagne les élèves dans leurs recherches. Pour se faire entendre, l’intersyndicale organise le 10 février dernier un mouvement social. Le lendemain, le recteur d’académie met le pied dans le plat avec une rencontre avec tous les acteurs, confortant la directrice à son siège. A la sortie de cette réunion, toutes les parties semblent satisfaites même-si comme l’a souligné Anne-Marie Vigués porte-parole de l’intersyndicale, "tous les maux n’ont pas été abordés".
Retour à la case départ trois semaines plus tard : le relevé de décisions, squelette de solutions, diffusé par la direction de l’INSPE met de l’huile sur le feu : un document rédigé et co-signé par le président de l’université, la directrice de l’inspé et le recteur d’académie sans qu’encore une fois l’intersyndicale soit consultée …
Prétendre à l'excellence
Dans le fond, intersyndicale et direction ont la même ambition : offrir les meilleures conditions de réussite aux 250 étudiants inscrits en master Meef. Une formation, dont le mémoire en deuxième année, doit être encadré par des enseignants chercheurs. Sauf que ces derniers sont rares… ils sont 11 pour 250 élèves que compte la filière. Le ministère de l’enseignement supérieur dans son article 5 qui régit le master meef, prévoit "qu’en cas de carence de ces enseignants chercheurs, des équipes pédagogiques composées enseignants du 1er,du 2nd degré et d’enseignants-chercheurs soient mis en place pour l’encadrement des travaux de recherches des élèves en master 2… en présumant bien-sûr que les chercheurs chapotent les enseignants moins expérimentés".
Un dispositif dont à l’Inspe Guyane bénéficie depuis 2016, qui dans la pratique semble loin d’être efficient, près de la moitié des étudiants de la promo de 2020 se sont retrouvés sans directeur de recherche. Et pour ceux qui ont en trouvé un, ce dernier n’avait pas forcément les qualifications nécessaires. Un corps enseignant qui s’est parfois substitué aux enseignants chercheurs faute de ressources humaines pour cette formation, qui a pour conséquence la remise en cause de la qualité des cours dispensés.
Une crise qui perdure
Le conflit dure depuis des semaines et ce sont bien les étudiants qui payent les pots cassés. Hormis les mésententes entre l’intersyndicale et la direction, cette crise sociale au sein de l’Inspé, met en avant le manque d’effectif nécessaire au bon déroulement de cette formation. Une structure en mode système D depuis des années, alliant corps enseignant et enseignants-chercheurs pour former les étudiants. L’enseignement est un milieu qui recrute et tous les ans les candidats sont de plus en plus nombreux, sans que pareillement, le quota de formateurs soit réévalué. L’inspé Guyane cherche également des solutions pour ces étudiants. Une réunion aura lieu une nouvelle fois entre direction et intersyndicale pour tenter de désamorcer le conflit.
"La création des nouveaux Institut National Supérieures du Professorat et de l’éducation (INSPE) répond à une volonté de rassembler des forces scientifiques et pédagogiques d’une même académie, dans une composante universitaire unique pour former des enseignants. Ces instituts accueillent au sein des universités les étudiants préparant les concours de recrutement et les personnels de l’éducation nationale en formation tout au long de la vie".
source : https://www.univ-guyane.fr/