Unique université française sur le continent sud-américain, l’Université de Guyane depuis sa création en 2014, est un établissement expérimental. Ces modalités de fonctionnement dérogatoires, s’arrêteront en 2024 avec la fin de la période d’expérimentation.
Ce rapport du Hcéres, (le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) était très attendu. Cette évaluation regroupe les conclusions d’un comité d’experts présidé par Emmanuel Tric, professeur des universités à l’Université Côte d’Azur. Le Hcéres est l’autorité publique indépendante chargée d’évaluer l’ensemble des structures de l’enseignement supérieur et de la recherche.
En 2014, année de la scission de l'Université des Antilles et de la Guyane, il s’agissait de fonder en Guyane un établissement offrant des formations poussées adaptées aux spécificités du territoire. Des objectifs atteints selon cette étude : l’établissement a su construire une base solide en voie de développement et de stabilisation. Le comité d’experts note que l’université est confrontée à un double défi : offrir des formations de base et de formations professionnalisantes et construire une signature scientifique spécifique et crédible.
L'enseignement scientifique en pointe
Le rapport salue la qualité des enseignements scientifiques et de la recherche. Les partenariats noués avec les organismes implantés en Guyane, portent leurs fruits : biodiversité amazonienne et valorisation des ressources ; santé globale/santé tropicale ; technologies innovantes (spatial, énergies renouvelables) ; migrations, interculturalité et cohésion sociale. En outre, l’analyse externe de la politique scientifique a été confiée à un comité d’experts extérieurs. Résultat : une vision lucide et objective sur les filières. En revanche, les experts recommandent "de simplifier les instances de pilotage (…) de créer une véritable direction de la recherche et, en matière internationale, d’amplifier et de diversifier sa politique d’accueil de scientifiques."
Des filières adaptées
En matière de formation, l’Université se fixe l’objectif de développer une offre de proximité, adaptée à la demande socio-économique. Elle "montre la volonté" de professionnaliser les formations et de développer l’alternance et l’apprentissage en formation initiale et la formation continue.
L'Université doit conforter les services d’accompagnement de la stratégie de formation : des actions d’orientation auprès des lycéens au suivi du devenir des étudiants en passant par l’ingénierie pédagogique, l’évaluation des enseignements et les retours d’expérience.
Le comité d’experts s’est penché également sur la gouvernance, l’organisation et le pilotage de l’établissement. L’établissement doit mieux assumer l’intégralité des fonctions de gestion, de prévision et de contrôle qui sont celles d’une université de pleine maturité. L’organisation est trop complexe.
Le rapport part d’un diagnostic que nous avons établi et qui a été développé par le groupe d’évaluation. L’Université dégage un fort dynamisme des personnels et de nos partenaires. Nous avons le soutien affirmé de la tutelle et les conclusions du rapport nous encouragent à aller plus loin. Nous pensons avoir une vision juste adaptée aux réalités guyanaises par rapport à la mise en place des filières. Certes, la gestion et l’organisation sont complexes. C’est lié à l’histoire de l’Université où nous avons voulu mettre en place une gestion transparente et collégiale sur les prises de décisions. Un système qui peut parfois, manquer de fluidité.
Antoine Primerose président de l’Université de Guyane
Les experts recommandent enfin à l’Université à se donner du temps…Les outils à conforter se mesurent en stratégie et en choix spécifiques : recherche et formation, soutenabilité financière et organisationnelle et visibilité pluriannuelle. L'Université de plein exercice de Guyane n'a que 8 ans. La rentrée 2022-2023, est une nouvelle étape.