Faut-il parler de chaos dans certaines régions de Colombie comme le font certains observateurs? Car les massacres se succèdent, le plus souvent liés au trafic de drogue.76 depuis le début de l'année. Les derniers, perpétrés ce week-end, auraient fait 15 morts et soulevé l'émoi dans tout le pays.
•
La Colombie sous le choc. 2 massacres auraient fait 15 morts en 12h durant le week-end.
Au moins 5 personnes auraient été tuées à Argelia dans le département de Cauca au Sud-Ouest du pays. Parmi les victimes le chef d'une communauté. C'est le 256e leader social assassiné cette année en Colombie. Des crimes fréquents dans une région où les rebelles d'une douzaine de factions dissidentes des FARC, les forces armées révolutionnaires de Colombie, ou encore membres de l'ELN, l'armée de libération nationale, ainsi que des paramilitaires, se disputent le pouvoir.
Le deuxième massacre a eu lieu à Betania, dans le département d’Antioquia au Nord-Ouest. Dix hommes ont tiré sans distinction sur 14 cueilleurs de café dans une plantation. Il y aurait dix morts (huit d’abord, puis deux blessés seraient décédés à l’hôpital). On parle de conflits concernant, entre autres, des projets d’extraction d'or.
Mais comme à Argelia, la tuerie serait essentiellement liée au trafic de drogue, comme l’explique Carlos Mario Villada, le maire de Betania :
"Il semble que les conflits sur les marchés de substances illicites dans notre communauté soient à l'origine du massacre"
Le Gulf Clan, un groupe paramilitaire, reconverti dans le trafic de stupéfiants serait sur la sellette. Carlos Holmes Trujillo, ministre colombien de la défense, condamne vivement ses activités :
Comme ailleurs, plusieurs groupes paramilitaires sont actifs dans la zone. Ainsi que des rebelles. Là encore, dissidents des FARC ou membres de l’ELN.
Certains observateurs parlent de chaos dans des parties de la Colombie qui ont subi 76 massacres depuis le début de l'année, essentiellement liés au trafic de drogue. Ils auraient fait au moins 303 victimes selon l’ONG Indepaz, l'Institut pour le Développement et la Paix.
Contrairement au gouvernement qui parle de baisse de la violence dans certaines régions, l’institut affirme qu’elle est en hausse continue depuis 2016.
Indepaz regrette l’absence à ses yeux de politique de prévention.
Des voix dénoncent aussi le manque de contrôle de la situation par le président de droite radicale, Ivan Duque, au pouvoir depuis plus de 2 ans. On critique en outre ses réticences à l'égard du processus de paix avec les FARC (conclu en 2016 par son prédécesseur Juan Manuel Santos, de droite lui aussi, mais plus modéré). Elles auraient poussé certains de leurs membres à reprendre les armes. Des estimations pointent leur nombre à 2300 ; d’autres considèrent que 90% des effectifs des FARC seraient restés dans le processus de paix, ce qui limiterait le nombre de dissidents à quelques centaines.
Pour rappel, en plus de 5 décennies (entre 1964 et 2016), le conflit avec les guérilleros a causé la mort d’au moins 260 000 personnes. 45 000 ont disparu, et près de 7 millions ont été déplacées.
Au moins 5 personnes auraient été tuées à Argelia dans le département de Cauca au Sud-Ouest du pays. Parmi les victimes le chef d'une communauté. C'est le 256e leader social assassiné cette année en Colombie. Des crimes fréquents dans une région où les rebelles d'une douzaine de factions dissidentes des FARC, les forces armées révolutionnaires de Colombie, ou encore membres de l'ELN, l'armée de libération nationale, ainsi que des paramilitaires, se disputent le pouvoir.
Le deuxième massacre a eu lieu à Betania, dans le département d’Antioquia au Nord-Ouest. Dix hommes ont tiré sans distinction sur 14 cueilleurs de café dans une plantation. Il y aurait dix morts (huit d’abord, puis deux blessés seraient décédés à l’hôpital). On parle de conflits concernant, entre autres, des projets d’extraction d'or.
Des tueries liées essentiellement au trafic de drogue
Mais comme à Argelia, la tuerie serait essentiellement liée au trafic de drogue, comme l’explique Carlos Mario Villada, le maire de Betania :
"Il semble que les conflits sur les marchés de substances illicites dans notre communauté soient à l'origine du massacre"
Le Gulf Clan, un groupe paramilitaire, reconverti dans le trafic de stupéfiants serait sur la sellette. Carlos Holmes Trujillo, ministre colombien de la défense, condamne vivement ses activités :
"Ces autres criminels font partie de l'un des cartels les plus recherchés et la seule chose qu'ils ont faite est de nuire à cette communauté, de nuire à ce département, de nuire à la Colombie."
76 massacres depuis le début de l’année
Comme ailleurs, plusieurs groupes paramilitaires sont actifs dans la zone. Ainsi que des rebelles. Là encore, dissidents des FARC ou membres de l’ELN.
Certains observateurs parlent de chaos dans des parties de la Colombie qui ont subi 76 massacres depuis le début de l'année, essentiellement liés au trafic de drogue. Ils auraient fait au moins 303 victimes selon l’ONG Indepaz, l'Institut pour le Développement et la Paix.
Contrairement au gouvernement qui parle de baisse de la violence dans certaines régions, l’institut affirme qu’elle est en hausse continue depuis 2016.
La politique du président Duque mise en cause
Indepaz regrette l’absence à ses yeux de politique de prévention.
Des voix dénoncent aussi le manque de contrôle de la situation par le président de droite radicale, Ivan Duque, au pouvoir depuis plus de 2 ans. On critique en outre ses réticences à l'égard du processus de paix avec les FARC (conclu en 2016 par son prédécesseur Juan Manuel Santos, de droite lui aussi, mais plus modéré). Elles auraient poussé certains de leurs membres à reprendre les armes. Des estimations pointent leur nombre à 2300 ; d’autres considèrent que 90% des effectifs des FARC seraient restés dans le processus de paix, ce qui limiterait le nombre de dissidents à quelques centaines.
Pour rappel, en plus de 5 décennies (entre 1964 et 2016), le conflit avec les guérilleros a causé la mort d’au moins 260 000 personnes. 45 000 ont disparu, et près de 7 millions ont été déplacées.