C'est une étude qui existe depuis 1973 dans l'Hexagone et pour sa 6ème édition, elle a été élargie aux territoires ultramarins.
En Guyane, l'enquête sur les pratiques culturelles a été réalisée entre novembre 2019 et juillet 2020 puis entre juin et juillet 2020. Elle a été menée en face-à-face auprès d’un échantillon de plus de 1 000 personnes.
Parmi les éléments que l’étude a mis en avant : l’accès à la culture est en partie pénalisé chez nous par un taux d’équipement plus faible que dans l’Hexagone, les cinémas et théâtres ne sont pas très fréquentés, la pratique de la lecture est faible.
On note par ailleurs des points positifs comme le fait que le carnaval soit très suivi ici ou qu’il existe une très grande diversité linguistique.
A ce sujet, au delà du français, une quarantaine de langues sont parlées sur le territoire. Plusieurs créoles cohabitent, mais deux sont majoritaires : le créole guyanais, utilisé au travail, en famille ou entre amis par un locuteur sur cinq, et le créole haïtien. Lié à l’immigration récente, il est parlé par une personne sur dix.
Dans le Bas-Maroni, à Saint-Laurent, Mana et Apatou, on retrouve une famille de langues partagées entre le Suriname et la région du fleuve : le Saramaka, l’Aluku et Ndyuka. Dans ce secteur de l’Ouest Guyanais, 8% de la population s’exprime également en néerlandais dans leur vie quotidienne, la langue officielle du Suriname.
3% de la population parle anglais au quotidien en Guyane
Sur l’ensemble du territoire, de petites communautés échangent en chinois, hmong, espagnol ou hindi. Chacune de ses langues est parlée par moins de 1% de la population. Quant aux langues amériendiennes, elles sont peu répandues dans les communes côtières.
Enfin, la langue internationale, mais surtout langue officielle du voisin, le Guyana, l’anglais est parlé tous les jours par 3% de la population.
Si elle représente une véritable richesse sur le plan culturel, l’étude montre que la grande diversité linguistique en Guyane peut engendrer des difficultés dans la vie sociale.
Les populations ont parfois du mal à accéder à certains services publics dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la justice parce qu’ils ne sont pas proposés en langues locales. Malgré tout, des initiatives se développent sur le territoire, avec par exemple des intervenants en langue maternelle dans les écoles.