Le 1er janvier est la fête de l’indépendance en Haïti, célébrée dans le pays et par la diaspora à l’étranger. C’est le cas en Guyane, où vit une communauté haïtienne de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ils tiennent à célébrer ce jour de l’indépendance, avec notamment la soupe de Giraumon, (ou de citrouille) désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. La "Soup Joumou" est désormais inscrite au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO. C'est la première distinction pour la gastronomie du pays.
Une soupe pour la liberté retrouvée
Cette soupe de giraumon est une spécialité haïtienne. Cette tradition du Nouvel An haïtien consistant à déguster une "Soupe Joumou" remonterait au 1er janvier 1804, jour où l’esclave haïtien et leader révolutionnaire Jean-Jacques Dessalines a déclaré l’indépendance d’Haïti. Lors de son discours de victoire, ce jour là, Dessalines, nommé premier président de la nouvelle République, incita la population haïtienne à célébrer cette journée avec la soupe Joumou, une soupe qui jusqu’à ce jour était un plat autorisé uniquement aux colons et aux “personnes libres”.
Une recette simple
En Guyane, ils sont plusieurs milliers de Haïtiens à célébrer ce jour, Claricia et Oscar par exemple. Dans leur maison de Rémire-Montjoly, Claricia met la dernière main à la soupe de giraumon, ou soupe de citrouille, mélange de légumes et de viande mijotés pendant des heures, la recette traditionnelle de la fête de l’indépendance en Haïti. "Il y a des carottes, du céléri, des navets, j'ai commencé hier après midi. Il faut faire bouillir le giromon et passer dans la passoire."
Le partage
Comme son épouse, Oscar est arrivé il y a près de quarante ans en Guyane…mais il n’oublie pas cette tradition culinaire, placée sous le signe du partage 1er janvier 1804, 1er janvier 2022…218 ans après l’indépendance, partout où vivent des Haïtiens, on se souvient…"Nous faisons beaucoup de soupe pour partager avec chacun. C'est un jour sacré."
Un jour de fête célébré non sans tristesse. L’occasion aussi de souligner l’urgence d’une sortie de crise dans le pays natal.