En France, les boues d’épuration issues du traitement des eaux usées sont majoritairement utilisées pour de l’épandage agricole. Elles constituent un engrais ou un compost qui servent à fertiliser les sols. Aussi la mise en service de la serre solaire pour le recyclage des boues de la station d’épuration de Kourou est une vraie avancée dans le domaine. La serre solaire traitera chaque année 2000 tonnes de matière brute. Elle est opérationnelle après 18 mois d’ingénierie, de travaux de terrassement, de génie civil, d’électromécanique et d’automatisme.
Un modèle de durabilité et d’innovation
Cette serre innovante a donc été inaugurée ce matin dans la ville et représente un atout majeur pour la Société Guyanaise des Eaux (SGDE) qui pilote la filière boue en Guyane. Cette serre implantée dans la zone industrielle de Pariacabo va permettre la production d’un engrais qui sera distribué aux agriculteurs de la commune de Kourou.
Renaud Camus, le président de la SGDE explique l’importance de ce nouvel outil qui va aussi améliorer les performances épuratoires de la station d’épuration :
« C’est la première station solaire installée en Guyane pour traiter les boues et c’est une innovation. Jusqu’alors sur cette station dépuration nous produisions 2000 tonnes de boue par an mais qui contenaient 1600 m3 d’eau qu’il fallait transporter pour les emmener en traitement de valorisation. Maintenant avec le solaire, on va enlever la grande majorité de cette eau avec un phénomène très naturel, le vent, le soleil et la chaleur pour arriver à produire 500 tonnes de boue expurgée d’une bonne partie de son eau.»
Réduction de l’empreinte écologique
L’avantage de cette méthode est bien entendu écologique grâce à la réduction conséquente du nombre rotations des camions de transport des boues vers les lieux de valorisation. Environ 200 camions par an étaient nécessaires et dorénavant il n’y en aura plus qu’une cinquantaine. Cela réduira significativement l’impact environnemental et à terme la facture de l’usager qui la verra diminuer d’environ 60 euros par an.
Ces boues beaucoup plus asséchées serviront aux exploitations agricoles qui sont, pour l’instant, moins d’une dizaine.
Selon le maire de Kourou, François Ringuet, cet équipement va dans la droite ligne de l’évolution de la station d’épuration et de l’amélioration à la fois de la boue redistribuée aux agriculteurs et de la préservation de l’environnement :
« Cela est très important tant pour les administrés que pour les agriculteurs. Pendant 15 ans nous avons eu une convention avec trois agriculteurs pour l’épandage. Bientôt nous pourrons aussi autoriser quelques administrés à utiliser cette boue séchée. Cette serre permet une meilleure gestion et protection de l’environnement. C’est une bonne solution qui n’utilise pratiquement pas d’énergie. »
Il faut préciser que ce système innovant repose sur l’utilisation de l’énergie solaire pour chauffer l’air dans la serre avec un automatisme de régulation de la température et de l’humidité. L’unité de désodorisation et les équipements de traitement de l’air garantissent un environnement de travail sécurisé pour les employés et minimisent l’impact pour les riverains.