Le boulevard Eugène Bassière est à nouveau accessible aux usagers de la route. Il a été ouvert ce mardi matin à la circulation. Chaque jour cet axe était, avant la fermeture, emprunté par des milliers d’usagers. En effet, il permet de désengorger l’axe Rémire-Montjoly –Cayenne. Le boulevard Bassière rejoint la route du Tigre et le lycée Lama-Prévôt. Le maire de Rémire-Montjoly, Claude Plénet, appuyé par les services de l’Etat (direction générale des territoires et de la mer) ainsi que le BRGM,(le bureau de recherches géologiques et minières), l’a annoncé sur site ce lundi après-midi.
Aujourd’hui nous avons une connaissance du risque ce qui nous permet d’ouvrir à partir du moment où les indicateurs sont au vert. Nous ne prendrons aucun risque si cela pouvait avoir des répercussions sur la personne et aux biens. Des instruments de mesure et des capteurs enregistrent le moindre mouvement. (...) Les solutions existent, à plus long terme une déviation, ou un renforcement du drainage, les solutions sont multiples. Nous avons encore quelques mois pour réfléchir aux solutions et au plan de financement.
Claude Plénet maire de Rémire-Montjoly
Un risque connu
La colline est sous haute surveillance depuis 8 mois. Des capteurs et des instruments de mesures ont été installés pour connaitre les mouvements de la montagne. Cet axe stratégique a été fermé à plusieurs reprises en raison de deux petits glissements de terrain d’environ 1 500 m, suivi d’un troisième glissement. Plusieurs rapports du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) ont été effectués. Le risque d’affaissement du flanc de la montagne du Tigre, sur 800 m linéaires est envisagé.
Ces études montrent qu’il y a un risque d’éboulement et glissement de terrain de grande ampleur. On ne peut pas le prévoir, mais aujourd’hui on ne peut pas ignorer qu’il y a un risque
Frederic Tronel directeur de recherche géologique et minière du BRGM.
Une zone très convoitée
La zone Lindor-Beauregard est encore préservée, mais pour combien de temps ? Elle entre dans le cadre d’une OIN, opération d’intérêt national. Les propriétaires sont sous la menace d’une expropriation de l’Etat, via l’EPFAG (l'Etablissement Public Foncier d'Aménagement de la Guyane ) dans le but de construire des logements sociaux.
En attendant, les habitants se réjouissent pour la plupart, de l’ouverture de la route car la nuit, le boulevard était le théâtre de rodéos urbains et d’incivilités. Plus grave, les luminaires ne fonctionnent plus. Les fils de cuivre qui permettaient le raccordement au réseau électrique ont tous été volés.
Monsieur Patient vit dans la zone depuis près de 40 ans. Le chemin a porté le nom de sa famille durant des décennies. Il n'est pas contre l'ouverture.
Je suis très content de l’ouverture de cette route. Enfin… Cela fait 40 ans que je vis ici, nous n’avons jamais connu une telle situation. Il faut juste que les ingénieurs soient plus vigilants dans leurs études, avant la construction d’une route car tout cela aurait pu être évité. Tout le monde sait, qu’il y a de l’eau ici.
Certes, le boulevard est à nouveau ouvert mais sous conditions : en cas de pluviométrie exceptionnelle, selon des critères d’alerte, définis par le BRGM, la route sera fermée pendant dix jours minimum.