« Le carnaval fait partie de notre identité en Guyane, il faut que la vie continue »

La première édition des Assises du Carnaval s’est refermée ce samedi 2 octobre. Organisée à Cayenne par l’Observatoire Régional du Carnaval Guyanais, l’évènement avait pour objectif de réfléchir à un moyen de faire perpétuer cette tradition et de la faire rayonner en France et dans le monde

Véritable institution au sein du patrimoine guyanais, le carnaval, évènement rassembleur par excellence, est menacé par la crise sanitaire.
Alors comment sauvegarder cette tradition ? C’était donc l’une des principales problématiques abordées lors de ces premières assises organisées ces vendredi 1er et samedi 2 octobre à l’auditorium de l’ENCRE à Cayenne.
 

On a mis en place cette rencontre pour permettre aux carnavaliers, aux socioprofessionnels, aux politiques, aux scientifiques, de réfléchir sur le carnaval mais celui-ci vu autrement, parce que l’épidémie est présente. Malgré tout, il faut que la vie continue car le carnaval fait partie de notre identité

Monique Blérald, présidente de l’Observatoire Régional du Carnaval guyanais

 

Une identité marquée par de nombreux personnages emblématiques… à l’image du Neg Marron.

Ce dernier jouit d’une popularité croissante. José Blezes a pu le constater au cours de la trentaine d’années qu’il le pratique dans les rues de Cayenne. 

ça a été un plaisir et franchement, je ne sais même pas comment on a pu arriver à un tel succès. On a commencé à 50, 60 et le dernier qu’on a fait, c’était cette année, on était à 140 malgré le Covid. Mais l’année d’avant, on était plus de 450 !

 

Pendant ces assises, les différents participants ont également parlé des festivités de manière générale et de leur impact.

Pour Isabelle Hidair-Krisky, le carnaval guyanais malgré ses innovations constantes reste le portrait de la société guyanaise.

Chaque fois que l’on a l’impression que quelque chose est perdu, d’un seul coup, un carnaval, un groupe, ressort ce qui se faisait il y a une vingtaine, une trentaine d’années et donc c’est particulièrement intéressant à analyser sur la durée parce que rien n’est jamais complètement perdu en réalité sur le carnaval 

Isabelle Hidair-Krisky, anthropologue

 

 

Monique Blérald, la présidente de l’Observatoire Régional du Carnaval guyanais de son côté plaide sans relâche pour une inscription de cette tradition au patrimoine culturel français, dans le but de le voir par la suite immortalisé au sein du patrimoine culturel et immatériel de l’Unesco.