Le ministère de la Transition écologique et le ministère de l’Outre-mer annoncent que le gouvernement et EDF-PEI vont faire appel de l’annulation de l’autorisation environnementale pour l’exploitation de la Centrale du Larivot auprès de la Cour administrative d'appel de Bordeaux. Ce jeudi 28 avril, le tribunal administratif de Cayenne, en effet, a annulé l’autorisation environnementale, dans le cadre d'un recours déposé par les associations Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement. Les juges ont estimé que l’autorisation environnementale était illégale au regard de la réglementation qui impose la recherche de solutions alternatives.
Risque de retard
Le gouvernement craint aujourd’hui, un risque de retard du chantier de la centrale. « Ce projet de centrale est essentiel à la sécurité de l'approvisionnement en électricité en Guyane en raison du vieillissement de la centrale thermique existante de Dégrad-des-Cannes », indique le ministère de la Transition écologique dans un communiqué. Ce recours vient s’ajouter à un sursis à l’exécution du jugement du tribunal administratif auprès du tribunal de Bordeaux déposé par EDF PEI et la Collectivité Territoriale de Guyane. Une procédure accélérée dont l’objectif est de suspendre la totalité ou une partie de la décision.
Un argument de poids
La Centrale de Dégrad des Cannes doit fermer en décembre 2023. Un argument repris dans EDF PEI dans un communiqué « La Centrale du Larivot, qui fonctionnera à la biomasse liquide, est indispensable pour sécuriser l’approvisionnement en électricité de la Guyane. Elle doit remplacer la Centrale thermique de Dégrad-des- Cannes, mise en service il y a plus de 40 ans.». De son côté, Gabriel Serville, le président de la CTG, estime « que la Guyane ne peut pas se passer de cette production, aller vers le site de Dégrad des Cannes c’est prendre le risque de retarder le projet de 4 ou 5 ans. Le temps de reprendre tous les travaux de recommencer les études, je considère que la situation est suffisamment inquiétante pour que la cour d’appel estime qu’il y a urgence à réagir ».
L'autorisation environnementale de la centrale avait déjà été annulée en référé par le tribunal administratif de Cayenne avant que le Conseil d'État autorise en février dernier la reprise des travaux. Ce jugement pourrait une nouvelle fois être remis en cause.