Le Grand Conseil Coutumier de Guyane se penche sur l’accueil des élèves de communes isolées sur le littoral

Le Grand Conseil coutumier de Guyane se penche sur l’accueil des élèves des communes isolées sur le littoral
Depuis le 30 novembre, jusqu'au 2 décembre 2021, les membres du Grand Conseil Coutumier de Guyane sont rassemblés au cinéma Eldorado de Cayenne. C'est l'occasion d'évoquer de nombreuses difficultés traversées par les habitants des communes isolées, mais aussi de trouver des solutions.

Une rencontre pour améliorer la situtation des jeunes issues de communes isolées. Du mardi 30 novembre au jeudi 2 décembre 2021, les membres du Grand Conseil Coutumier de Guyane sont réunis à l’Eldorado de Cayenne.

Pendant ces trois jours, ils abordent les problématiques rencontrées par les communautés qui vivent dans les communes de l’intérieur. Mercredi 1er décembre, les participants ont parlé de l’accueil des élèves provenant de ces zones isolées.

Une urgence liée au taux anormal de suicide

Après l’école primaire, les enfants scolarisés sont obligés de partir dans d’autres communes pour aller au collège, puis au lycée. Résultats : l’éloignement familial et l’installation dans un nouveau cadre de vie (internat ou famille d’accueil) s’avèrent parfois traumatisants. Ce qui peut même conduire au suicide. Pour rappel, le nombre de suicides dans les communautés amérindiennes est jugé alarmant.

Un rapport de Santé Publique France publié en 2019 indique que : "Les taux de suicides les plus élevés étaient retrouvés dans les communes de Camopi et Trois Sauts avec, respectivement, 113 et 137 décès pour 100 000 habitants par an. L’âge moyen des décès par suicide était significativement plus bas dans les communes isolées de l’intérieur (25 ans) que dans les villages plus proches du littoral (36 ans)."

Améliorer l’accueil des collégiens et lycéens

Cette urgence pousse les membres du Grand Conseil Coutumier à repenser l’accueil de ces élèves, notamment en internat. Ils demandent à ce que les calendriers d'ouverture et de fermeture des internats soient améliorés pour que les internes passent le maximum de temps en famille.

"D’une manière générale, le fonctionnement des internat doit être pensé et adapté aux jeunes dont les parents sont éloignés", estime Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole de l’association Jeunesse Autochtone de Guyane.

Christophe Yanuwana Pierre, porte-parole de l’association Jeunesse Autochtone de Guyane

Les membres du Grand Conseil Coutumier des populations amérindiennes et bushinengue considèrent également que les familles d’accueil doivent être mieux formées à la culture des autres et aux droits des enfants.

Ils dénoncent des dysfonctionnements au niveau des recrutements et au niveau du suivi et de l'accompagnement des élèves. "On ne peut pas permettre que des jeunes soient laissés hors du champs de vision des familles", juge Christophe Yanuwana Pierre.

Les élèves ne sont pas les seuls à avoir besoin d’accompagnement. A l’occasion du rassemblement, les participants ont également évoqué les étudiants qui souhaitent rejoindre le littoral pour leurs études supérieures. C’est aussi le cas des femmes enceintes et des personnes qui rejoignent les communes non-isolées afin de recevoir des soins.