Ses fans s'interrogeaient sur sa baisse d'activité ces derniers mois. La réponse est tombée dans une story de quelques minutes postée sur Instagram, le 17 août. Anthony Plenet, plus connu sous le pseudo de "Mogwli the Savage", y annonce faire l'objet d'une "affaire judiciaire", concernant ses "activités en lien avec la nature". En clair, le vidéaste, présumé innocent, est accusé de "maltraitance animale". Il n'a, pour l'instant, pas dévoilé d'informations sur l'origine de la plainte.
Né en Guadeloupe et ayant grandi en Guyane, Anthony Plenet s'est pourtant construit une image d'amoureux de la nature. Il raconte avoir été pris de passion très jeune pour les animaux, en particulier les reptiles, et avoir peu à peu pris conscience que ceux-ci étaient souvent victimes de la méconnaissance des êtres humains, notamment en ce qui concerne leur dangerosité. "En Guyane, on tue sans distinction car ce qu'on ne connaît pas nous effraie", résume celui qui cumule 220 000 followers sur Instagram et 103 000 sur youtube.
Cette passion, "Mogwli the savage", en a peu à peu fait son métier, en devenant guide et créateur de contenus, teintant ces derniers de messages de sensibilisation et d'incitation à la protection animale. L'autodidacte s'est d'ailleurs construit une image de plus en plus professionnelle en intervenant par exemple aux côtés de policiers ou de pompiers, notamment pour des sauvetages de serpents. Au-delà des sauvetages d'animaux qui l'ont fait connaître, il réalise désormais des expéditions en forêt et propose un accompagnement à des projets audiovisuels en lien avec la nature guyanaise.
"J'ai sauvé maints animaux pour éviter qu'ils prennent un coup de sabre, de pelle ou qu'ils se fassent tout simplement écraser. Je l'ai aussi fait pour éviter que des animaux de compagnie ou même que quelqu'un se fasse blesser"
Mogwli the savage, dans sa "story" d'explication
Mais certaines vidéos, allégrement partagées et commentées sur les réseaux sociaux ne font visiblement pas l'unanimité. C'est le cas de celles où il manipule à main nue des animaux sauvages, notamment des serpents parmi les plus imposants de Guyane - dont, évidemment, l'anaconda - pour les sortir d'une route proche des habitations ou les extraire d'un fossé.
Dans le flot de commentaires impressionnés, plusieurs internautes font part de leur incompréhension, ne voyant pas l'intérêt d'une telle manipulation (et exhibition) tandis que d'autres se questionnent sur la potentielle souffrance de l'animal.
En fond, c'est donc le fait que Mogwli soit autodidacte et ne dispose d'aucune légitimité professionnelle, pour exécuter des gestes techniques et dangereux, qui est questionné. "Je comprends qu'il y ait des règles [de manipulation animale] et je suis prêt à me former pour obtenir les diplômes nécessaires. Je veux me servir de cette expérience pour revenir avec un contenu encore meilleur", tente d'ailleurs de rassurer celui qui confie par ailleurs avoir été "blessé" par les accusations dont il fait l'objet.
Si cette plainte aboutit, elle risque de mettre un coup d'arrêt à la carrière du jeune guide-vidéaste, pourtant prometteuse au regard de son succès sur les réseaux sociaux. Le Mogwli guyanais a d'ailleurs déjà dû retirer plusieurs contenus en ligne et suspendre certaines de ses activités. À ce stade, il n'a pas voulu s'exprimer au-delà de sa story, car il annonce "préparer sa défense".