Le nombre de passagers transportant de la drogue en provenance de Guyane est en chute libre, grâce au renforcement des contrôles mis en place par les autorités à l'automne 2022, selon les informations de franceinfo ce samedi 18 mars.
Depuis novembre dernier, tous les passagers sans exception sont contrôlés à l'aéroport Félix Eboué de Cayenne, de même que leurs bagages, sur les vols Air France et Air Caraïbes. Ainsi, 3 147 passagers soupçonnés de faire passer de la cocaïne depuis Cayenne vers Paris ont été interdits temporairement de prendre un vol.
Jusqu'à 900 passagers contrôlés par jour
À raison d'un kilogramme de cocaïne ingéré par "mule" (personne transportant de la drogue en l'ingérant, grâce à de petits ovules en plastique) en moyenne, cela représente environ plus de trois tonnes de produits stupéfiants qui n'ont pas quitté la Guyane, grâce au dispositif mis en place depuis le 1er novembre 2022. Les autorités estiment aussi qu'il y a désormais huit "mules" à bord de chaque avion en moyenne, contre 50 auparavant.
Depuis la mise en place du dispositif, 7 300 passagers n'ont pas pu embarquer. Ce chiffre comprend les personnes placées en garde à vue, les arrêtés pris à l'encontre des "mules", et les passagers soupçonnés de faire passer de la drogue qui ne se sont pas présentés à l'embarquement. Le dispositif mobilise 30 effectifs de la direction territoriale de la police nationale (DTPN), 16 militaires de la gendarmerie (EGM) et cinq douaniers. Il permet le contrôle d'un à deux vols quotidiens, effectués par Air France ou Air Caraïbes, soit de 300 à 900 passagers par jour.
Des interpellations en baisse dans les aéroports parisiens
Malgré tout, certains passeurs en provenance de Cayenne parviennent encore à échapper aux forces de l'ordre, qui continuent d'en interpeller dans les aéroports parisiens. À Roissy et Orly, le nombre d'arrestations a toutefois baissé depuis la mise en place du dispositif : 33 passeurs en moyenne arrêtés entre janvier et octobre 2022, 20 en novembre, 11 en décembre, 26 en janvier 2023 et 8 en février.
Le gouvernement a par ailleurs promis un scanner "in corpore" (corporel) à l'aéroport d'Orly cette année. À noter que les trois-quarts de la cocaïne arrivant en métropole passent par les voies maritimes.