Le Parlement européen sauve les "filières bois-énergie guyanaises", une victoire pour la CTG et Interprobois : l'amendement 33 a été adopté

Parlement européen
Les aides aux filières guyanaises du bois-énergie et des biocarburants désormais sanctuarisées suite aux amendements portés par la CTG et Interprobois au Parlement européen. Elles étaient menacées dans le cadre de la réforme de la directive RED II, sur les énergies renouvelables.

Ce mercredi, un amendement porté par la collectivité territoriale de Guyane (CTG) et Interprobois a été adopté par le Parlement Européen dans le cadre de la réforme de la directive sur les énergies renouvelables, dite « RED II ». Les aides aux filières guyanaises du bois-énergie et des biocarburants ont ainsi été sanctuarisées. Un travail de longue haleine avec l’appui des députés européens.

Des négociations en amont

Réunion au Parlement européen

Une délégation de l’interprofession du bois de Guyane, Interprobois, et une autre de la CTG se sont rendues à Bruxelles et à Paris du 30 août au 2 septembre pour défendre l’avenir de la filière du bois de Guyane. En effet,  une  révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED III) était programmée : "La directive RED II est le principal instrument de l’Union Européenne consacré à la promotion de l’énergie produite à partir de sources renouvelables. La révision de la directive "RED II" menaçait de retirer la biomasse de la liste des énergies renouvelables, mettant ainsi en péril toute la filière bois énergie de Guyane (avec la fin de la compétitivité de la production locale, puisque plus subventionnée)."


Un rapport examiné en mai dernier par la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (ENVI) du Parlement européen comportait un amendement excluant toute utilisation de la biomasse ligneuse primaire comme source d’énergie renouvelable. Cette mesure une fois adoptée aurait été à l’encontre des récents projets d’énergies renouvelables à partir de la biomasse issue de la forêt de Guyane pour lesquels des investissements massifs ont déjà été faits. Cette exclusion de la biomasse ligneuse primaire aurait mis fin à l’approvisionnement local des centrales déjà installées. 

Une dérogation

La directive RED avait fait l’objet d’une première révision en 2017. Une dérogation en faveur des RUP (régions ultrapériphériques) sur les questions liées à la biomasse et aux critères de durabilité, avait été adoptée pour tenir compte de la situation spécifique de la Guyane. L’amendement défendu par la CTG et Interprobois a donc été adopté ce mercredi, les aides à la filière bois-énergie, sont désormais sanctuarisées. 

D’ici 2024, la valorisation des déchets de la filière bois permettra ainsi de fournir 20% de l’électricité du territoire. Les  biocarburants, jusqu’ici exclus des régimes d’aides, pourront accompagner la recherche, notamment en matière de mobilité spatiale, « pour réduire l'empreinte carbone des lancements du Centre Spatial Guyanais. »

 

Thibault Lechat-Vega 3ème vice-président délégué aux affaires européennes

Aujourd’hui, grâce à la mobilisation des acteurs locaux, au travail des députés européens et aux négociations étroites au sein du Parlement, nous obtenons une véritable avancée pour le territoire guyanais en matière de développement durable et de croissance verte  

Thibault Lechat-Vega, 3ème vice-président délégué aux affaires européennes

CTG


Le bois guyanais est une ressource naturelle, un atout majeur pour le développement économique pérenne de la Guyane. La filière bois de Guyane emploie 1300 personnes, soit 4% de la population active guyanaise.