Le village de l’Acarouany de Mana subventionné à hauteur de 320 000 euros par la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern

Le Village de L'Acarouany à Mana
Le village de l’Acarouany de Mana bénéficie de subventions d’un montant de 320 000 euros  pour  sa rénovation. Des fonds accordés dans le cadre de la cinquième édition du Loto du patrimoine. Il fait partie des 18 sites emblématiques retenus en 2022.

Les montants des aides accordées en 2022 à 18 sites emblématiques dans le cadre de la cinquième édition du Loto du patrimoine, sont désormais connus : 18 lieux ont été sélectionnés par la Mission Patrimoine portée par Stéphane Bern, déployée par la Fondation du patrimoine, et soutenue par le ministère de la Culture et FDJ.

Le village de l’Acarouany à Mana a reçu 320 000 euros pour sa rénovation. Ce lieu emblématique guyanais, marqué par une histoire douloureuse, va renaître de ses cendres. Durant des années, il a accueilli des lépreux isolés, tenus à l’écart, des malades désespérés fuyant le regard des autres; beaucoup mourraient dans d’atroces souffrances, abandonnés de tous. Le village avait une funeste réputation. 

Des siècles de tristesse

Village de L'Acarouany à Mana

Au XVIIIe siècle, la Guyane est gravement touchée par la lèpre. Une maladie importée par les colons européens et les esclaves. Les premières léproseries sont installées à l'îlet la Mère en 1774 et aux îles du Salut en 1821. En 1836, Anne-Marie Javouhey installe une nouvelle léproserie sur le domaine royal de l'Acarouany. Une petite chapelle, des cases en bois et un dispensaire sont construits.

Il faut attendre 1947 pour que le village rattaché au conseil général se modernise et devienne un endroit « sain ». Des habitations en dur, une nouvelle église, un presbytère, sont érigés afin d’assurer le bon fonctionnement de la dernière léproserie de France.

Un peu plus d’un siècle plus tard, en 1974, l'établissement est transformé en centre de rééducation fonctionnelle. En 1986, alors que la guerre civile éclate au Suriname, de nombreux réfugiés, des personnes provisoirement déplacées s'y implantent. Aujourd’hui le village reste habité par une population majoritairement immigrée, très souvent clandestine.

Le village est classé au titre des monuments historiques en qualité d'ancienne léproserie depuis 1999. Sur place, les infrastructures quoique fortement dégradées sont toujours visibles :  4 grandes cases, 44 cases de lépreux, 32 cases dites « royales » d'hébergement collectif, une église, les maisons des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, une salle de cinéma, la maison de l’aumônier et celle du médecin (et sa « servitude »).

 

Un site à préserver

Aujourd’hui, le village de l’Acarouany est devenu un lieu à visiter. Son histoire d’ancienne léproserie est à raconter. De nombreux destins s'y sont noués, il n’était pas nécessaire de s’en échapper car la mort était au bout. Le village fait également l’objet d’un tourisme religieux.

Monique Elfort déléguée régionale de la Fondation du Patrimoine

Une première tranche de travaux portant sur l'église, l'aumônerie et le cinéma a déjà été financée. C’est un projet estimé à 1 million 80 mille euros, financés par le ministère de la culture, et la mairie de Mana. La seconde tranche comprend la restauration de 5 premières cases. Effectivement il existe trois projets de rénovation déjà enclenchés, l'église, l'aumônerie et le cinéma. C’est un projet qui sort de l’ordinaire. C’est un village chargé d’histoire où les habitants et la Guyane viennent en pèlerinage. Pour les Journées du patrimoine, nous entendons mettre en valeur ce site unique. Nous finançons 30 % du montant total du coût de la rénovation.

Monique Elfort déléguée régionale Fondation du Patrimoine

Village de l'Acarouany, en Guyane

Le village de l’Acarouany de Mana est un lieu mystérieux qui pourrait raconter bien des vies. Chaque année, un pèlerinage draine des centaines de fidèles. Ce sera ce week-end, un des passages obligé des Journées du Patrimoine.