Le prix Danielle Mitterrand 2023 revient cette année à un village amérindien, le village Prospérité situé à Mana. Depuis près de quatre ans, Prospérité se bat contre l’installation de la CEOG, la Centrale électrique de l’ouest guyanais sur leurs terres ancestrales. Une lutte qui a attiré l’attention de la Fondation Danielle-Mitterrand-France Libertés. Cette structure a été créée le 4 mars 1986 par Danielle Mitterrand, épouse du président de la République François Mitterrand. Elle est reconnue d'utilité publique. "L'objectif de France Libertés est de défendre les droits humains et les biens communs du vivant. Elle contribue à la construction d'un monde plus solidaire."
France Libertés a pour missions de défendre les droits de l’homme, le droit d'accès à l'eau pour tous et le droit des peuples à disposer de leurs richesses. Elle soutient "la résistance des peuples et des individus opprimés dans leurs libertés et apporte son soutien à tous ceux, où qu’ils soient, que leur condition sociale ou des éléments naturels exposent au dénuement et à la misère".
Ce prix sera décerné le jeudi 23 novembre à l’Académie du Climat à Paris. Une importante délégation amérindienne sera présente.
Nous nous battons depuis des années, et ce prix c’est la récompense de notre résistance. La Fondation Danielle Mitterrand est un soutien pour nous. Nous sommes désormais à un autre niveau, notre lutte est reconnue sur le plan national et international. Cela nous aide, aide la communauté qui est mise ainsi en lumière. Jusqu’à présent, on ne sait pas pour demain, les travaux ont repris mais ils peuvent s’arrêter à tout moment. Ça fait 4 ans que nous nous battons contre l’emplacement du projet, pas contre le projet.
Roland Sjabère chef du village Prospérité
Des tensions ranimées
La CEOG doit approvisionner la région de l’ouest de la Guyane en énergie. Cette centrale hybride, financée par le fonds d’investissement Meridiam, sera composée d’un immense parc de panneaux photovoltaïques, et d’une unité de stockage massif d’énergie grâce à de l’hydrogène.
Elle est censée approvisionner 10 000 foyers en électricité dans l’Ouest guyanais. Seule ombre au tableau : les parties prenantes au projet ont décidé de l’implanter en pleine forêt. Une forêt ancestrale pour le peuple Kali’na, qui se revendique souverain sur ce territoire depuis des années.
Après plusieurs tentatives de médiation, la situation semble dans une impasse. Les tensions, avec la reprise des travaux, ont été ranimées.
Le prix Danielle Mitterrand, récompense chaque année des combats liés aux droits des peuples en matière environnementale. En 2017, le collectif Or de Question, l’avait reçu pour sa lutte en Guyane, contre le gigantesque projet industriel controversé Montagne d’or. Il avait été abandonné.