Aurore Sagne est une cheffe d’entreprise âgée de 30 ans, qui a fait de la communication sa marque de fabrique. Actuellement, elle dirige une conciergerie Airbnb, mais avant cela, elle a évolué dans la communication digitale. C’est en 2015 qu’elle entre dans l'entrepreneuriat. Elle initie plusieurs médias digitaux dont l'un sur la valorisation des saveurs guyanaises : "l'Assiette Guyanaise". Elle crée des contenus en accord avec ses valeurs. Le dernier en date est un magazine traitant des violences sexuelles faites aux femmes (+ de 500.000 pages lues en ligne).
Une carrière commencée très tôt puisqu’au lycée déjà, elle fonde avec une amie, une association autour de la photographie. Puis, elle se forme en DUT "Techniques de Commercialisation". Durant ses études, elle est vice-présidente étudiante de Guyane durant trois ans au sein de l'UAG. C'est de cette expérience qu'est née sa passion pour la communication.
C’est en faisant régulièrement l'actualité sur les réseaux sociaux depuis huit ans, dit-elle, "que sa conscience politique s’est aiguisée". Ses prises de position, notamment au sujet de l’immigration lui ont valu une réputation de "grande gueule", estime-t-elle. Un franc parler qu'elle a décidé de mettre au service de la politique. Il y a un an, confie-t-elle, elle a fait campagne contre Rodolphe Alexandre, tout en refusant de figurer sur la liste de Gabriel Serville. C'est la première fois qu'Aurore Sagne se présente à une élection politique. Sa remplaçante se nomme Ketsia Claude âgée de 42 ans, psychologue du travail au sein du Rectorat et fondatrice d'une association d'aide aux victimes de violences conjugales.
- Pourquoi vous présentez-vous ?
Dans la vie, j’ai horreur de 3 choses : l’injustice, qu’on me fasse perdre mon temps et qu’on insulte mon intelligence. Après avoir écouté l’ensemble des prétendants à la députation, je n’ai été convaincue par aucune méthode défendue sur les plateaux ou en meeting. Je n’avais pas envie de devoir prendre mon mal en patience pendant 5 années supplémentaires, avec des Parlementaires qui se contentent de communiqués sur leur page Facebook et dans les médias pour donner l’image d’un travail bien fait… alors que rien n’avance (bien au contraire !). L’état actuel de la Guyane me révolte profondément. Je n’ai pas d’enfant, mais je m’inquiète de la société qu’on laissera à ceux qui arrivent, à ceux qui sont déjà là. Je viens donner un grand coup pied dans la fourmilière, grâce à mes compétences. Je sais montrer pour faire réagir. C’est mon cœur de métier. C’est aussi le premier métier d’hommes politiques que j’admire tels que Raphaël Glucksmann ou encore François Ruffin. Avant de défendre une cause dans leur Assemblée respective, ils s’assurent que l’opinion publique en ait saisi l’importance… et ça fait toute la différence ! Je suis convaincue que ce levier, jamais activé à ce jour par la classe politique guyanaise, est LA clé. Nous subissons et cumulons tant d’injustices, que c’en est insultant de devoir jouer des coudes pour se faire entendre. Et je ne permettrai pas que des fléaux aussi conséquents que le pillage de nos ressources soient expédiés en 10 minutes d’échanges à l’Assemblée nationale. Mon objectif en tant que Députée, ne sera pas d’avoir le plus de temps de parole possible dans l’hémicycle, mais d’être assez percutante dans mon approche des problématiques, pour obtenir des Ré-sul-tats !
- Quelles problématiques, liées à la Guyane, allez-vous porter à l’Assemblée Nationale ?
A ce stade, il est difficile de se prononcer sur des sujets prégnants comme le pouvoir d’achat, la désobéissance européenne ou encore les retraites, qui interpellent bien entendu les Guyanais. La NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) propose, sur ces points, un programme enthousiasmant qui sera mis en œuvre si elle parvient à ravir la majorité à l’Assemblée nationale. Cependant, peu importe le résultat des urnes, après le 19 juin, je défendrai en priorité : l’application à la lettre des Accords de Guyane, la valorisation du travail plutôt que de l’oisiveté, que ce soit chez les jeunes, ou dans le processus de régularisation des étrangers, l'accompagnement financier de l’Etat pour la création d’un Observatoire régional des violences faites aux femmes et aux enfants. Chaque mois, je reverserai 1500€ de mon salaire de Députée à des associations locales, ou en faveur de jeunes guyanais qui entreprennent. Et ce, jusqu’à la fin de mon mandat.
- Dans quel groupe de l’Assemblée Nationale comptez-vous siéger ?
Séduite par le programme de la NUPES conduit par Jean-Luc Mélenchon, je rejoindrai toutefois un groupe de gauche qui me permettra de m’exprimer sans angélisme sur des sujets sensibles tels que l’immigration.