Né en 1993 à Saint-Laurent-du-Maroni, Christophe Yanuwana Pierre fait partie du peuple Kali’na. Il grandit au village Terre-Rouge sur le Bas-Maroni, dans une famille de 4 enfants. De 2015 à 2016, il occupe le poste de chargé de mission auprès du Sous-Préfet aux communes de l’intérieur, expérience durant laquelle il touche de près la réalité des Peuples Autochtones en Guyane notamment dans les territoires de l’intérieur. Engagé dans la cause autochtone, cofondateur et porte-parole du mouvement Jeunesse Autochtone de Guyane, Christophe Yanuwana Pierre s’est fait connaître sur la scène internationale pour son militantisme. Il a aussi réalisé deux films documentaires dont le premier « Unti, les origines » a été primé plusieurs fois.
Sur le plan professionnel, il exerce une mission de déploiement des dispositifs médico-sociaux sur les bassins de vie des fleuves Maroni- Lawa et Oyapock. Il est responsable d’un service dédié à l’accompagnement des personnes en situation de handicap
En sus de son action militante, Christophe Yanuwana Pierre s'est engagé dans la politique en 2021 pour l’élection territoriale avec Jean-Paul Ferreira. Il fait partie du Grand Conseil Coutumier et a notamment co rédigé un accord politique entre le Grand Conseil Coutumier et la Collectivité Territoriale de Guyane.
Candidat sous la bannière : « Pour une Guyane respectée »
-
Pourquoi vous présentez-vous?
Notre candidature, avec Samantha Barbosa, est le fruit d’une longue réflexion et d’une volonté forte de proposer une vision différente pour la Guyane.
Nous avons tous les deux des engagements associatifs et militants depuis plusieurs années. Nous avons également une petite expérience dans les campagnes électorales, mais toujours en tant que soutien de terrain. Comme une grande partie de la population guyanaise, nous ne sommes ni convaincus ni satisfaits de la politique d’Emmanuel Macron et de sa majorité à l’Assemblée Nationale. Les décisions prises n’ont pas été à la hauteur du défi social, sanitaire, économique et écologique de la Guyane.
Nous nous engageons donc pour proposer une autre voix à la seconde circonscription. Une voix qui ne faiblira pas face aux décisions néfastes pour la population comme la retraite à 65 ans par exemple. Mais au-delà de s’opposer, il s’agit surtout de proposer et de soutenir un ensemble de mesures plus justes comme le blocage des prix des produits de première nécessité, la hausse du Smic, etc.
-
Quels sont les principaux sujets de la Guyane que vous allez porter à l’Assemblée Nationale ?
Notre engagement s’articule autour de cinq piliers que sont : l’accès à la terre, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, la jeunesse, le développement et l’innovation, ainsi que l’émancipation et l’autonomie.
La construction d’un Péyi Guyane ne peut passer que par l’accès à la terre, c’est la première marche à gravir. Pour être pragmatique, il faut faire aboutir le volet foncier des Accords de Guyane. La jeunesse représente la plus grande partie de la population, la pauvreté touche plus d’un guyanais sur deux, par conséquent ces deux éléments ne peuvent être que prioritaires. Il est donc fondamental d’assurer une mission de contrôle de l’action du gouvernement, et non de la valider aveuglement. Les sujets politiques de ces prochains temps restent la réforme statutaire de la Guyane en s’orientant vers davantage d’autonomie. Ce que je compte appuyer si la population m’accorde sa confiance.
-
Dans quel groupe allez-vous siéger?
Je tiens à rappeler qu’il faut être à minima 15 députés pour former un groupe parlementaire et que c’est avant tout la tendance politique qui est le point d’entente de ce dernier. Par conséquent je ne suis pas du tout dans la démarche irréaliste d’un groupe parlementaire d’élus ultramarins. Je privilégierais toujours mes convictions et l’intérêt de la Guyane et ne siègerais jamais avec un député RN par exemple, même s’il est ultramarin ou guyanais.
Je m’inscris davantage dans la dynamique de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). Cependant il faut rester pragmatique et attendre les résultats. Si jamais la population guyanaise décide de m’envoyer à l’Assemblée nationale, j’intègrerais le groupe parlementaire qui me permettra d’avoir de vrais temps de parole et de mener un travail sérieux pour mon pays. Si nous y arrivons, ce ne sera pas pour faire de la figuration.