Législatives 2e tour : ce qu'il faut retenir du débat entre Gabriel Serville et Joëlle Prévot-Madère

Gabriel Serville et Joëlle Prévot Madère, candidats finalistes de la 1ère circonscription
Les candidats finalistes de la 1ère circonscription ont débattu durant 45 minutes. Un duel à fleuret moucheté qui a beaucoup porté sur la capacité réelle d'action qu'aura le futur député à se faire entendre et à défendre les dossiers guyanais.
Les deux candidats de la 1ère circonscription sont arrivés au coude à coude à l'issue du 1er tour de l'élection législative. Gabriel Serville candidat du Parti Socialiste Guyanais a obtenu 29,77% des voix et Joëlle Prévot Madère, investie par La République en Marche, 29,58% des votes. Un retard infime pour Joëlle Prévot-Madère qui, pour la seconde fois, se retrouve face à Gabriel Serville qui l'avait finalement battu en 2012.

Au cours de ce débat sobre, les candidats ne se sont pas directement affrontés. Ils ont émis leurs opinions, le sortant Gabriel Serville défendant son travail et la challenger Joëlle Prévot-Madère essayant de démontrer comment elle pourrait être plus efficace sur les bancs de l'assemblée.


Comment contrer le phénomène de l'abstention?


Joëlle Prévot-Madère : Elle explique que d'après les électeurs, "plusieurs facteurs concourent à l'évolution de l'abstention". Selon elle, ils reprochent aux candidats de ne les solliciter qu'au moment de la campagne et de les oublier une fois élus; le choix était difficile du fait du nombre de candidats; ils se déplaceront pour le second tour.
Elle espère, cependant, se référant à la grande mobilisation populaire de mars et avril qu'il y aura un sursaut dans les urnes le 17 juin. 

Gabriel Serville : Pour le député sortant, cette abstention peut s'expliquer par "la campagne de diffamation et de discrimination menée contre les élus" durant le mouvement social de mars et avril qui a conduit à une volonté de dégagisme. Il estime, malgré tout, avoir bien résisté au rouleau compresseur.


Avec ou contre la majorité parlementaire?


Joëlle Prévot-Madère : Elle bénéficie de plusieurs soutiens dont celui de Les Républicains. Elle a été investie par La République en Marche dont elle avait, seulement, sollicité le soutien. Cela ne fera pas d'elle "une députée godillot. Je fais tout par conviction, si mes idées diffèrent sur des sujets concernant la Guyane, je voterai non", affirme la candidate.

Gabriel Serville : Il se dit "Macroncompatible" mais avant tout "guynanocompatible". Il craint l'hégémonie de REM. Il s'attachera à défendre en priorité les intérêts de la Guyane dans un groupe où il sera entendu.


Comment faire porter sa voix au sein de l'Assemblée?


Joëlle Prévot-Madère : Elle considère que le député doit devenir également un élu de proximité. Comment ? En fonctionnant en équipe avec son suppléant. Il sera sur le terrain quand elle siègera à l'assemplée, recevra les citoyens en son absence et sera surtout un référent pour les habitants des communes éloignées. 

Gabriel Serville : "Aucun député ne maïtrise l'agenda de l'assemblée, il n'est pas possible de réinventer le rôle du député", estime-t-il. Durant le mandat écoulé sa suppléante Katia Béchet était aussi sur le terrain. Il s'engage, cependant, à mieux communiquer sur les actions qu'il ménera. 


Pêche clandestine et immigration 


Joëlle Prévot-Madère : Elle propose de mettre le Brésil et le Surinam, "Etats pilleurs dans les eaux françaises", sur une liste noire comme cela est prévu par la Commission européenne. 

S'agissant de l'immigration, elle a souligné que LREM souhaitait faire surveiller les frontières à l'aide de drones, mais elle reconnaît que que l'afflux de migrants ne cesserait pas pour autant. Il faudra, alors, "exiger de l'Etat qu'il donne les fonds nécessaires pour équiper la Guyane en perpétuelle situation de rattrapage structurel". Cela est la seule solution, selon elle, pour compenser ce déséquilibre.

Gabriel Serville : Sur la problématique de la pêche illégale, après avoir entendu les pêcheurs, il a maintes fois porté le sujet à l'assemblée. En 2014, il avait été acté qu'il y ait une surveillance maritime avec des radars.

Concernant l'immigration, il ne croit pas à l'efficacité des drones. Il faudrait, à son avis, diminuer les critères d'attractivité du territoire guyanais. Mais cela correspond à un régime d'exception sur le territoire français qui ne peut être envisager lui a t-on répondu.  Mais il n'a eu de cesse d'alerter sur l'augmentation exponentielle du nombre de migrants, ces deux dernières années, en Guyane.

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