Les artisans de Guyane, dans une motion, demandent à l'Etat un plan de sauvetage exceptionnel

« Les artisans de Guyane en danger ! » C’est ainsi que le secteur de l’artisanat guyanais interpelle sur sa situation depuis le début de la crise sanitaire. Douze syndicats d’artisans ont signé une motion demandant à l’Etat un plan de sauvetage exceptionnel. 

« Les artisans de Guyane en danger ! » C’est ainsi que le secteur de l’artisanat guyanais interpelle sur sa situation depuis le début de la crise sanitaire. Douze syndicats d’artisans tous secteurs confondus ont signé une motion demandant à l’Etat un plan de sauvetage exceptionnel en faveur des très petites entreprises de Guyane. Selon le secteur, plus de mille entreprises ont disparu ou cessé de fonctionner faute d’activités et de ressource, malgré les mesures de soutien. Sauf dispositions immédiates, 30% du secteur se sera effondré d’ici à la prochaine rentrée.

 

Roberto Osseux président de la chambre de métiers et d'artisanat de la Guyane

 

Déjà, nous avons écrit au ministre en juin 2020, nous n'avons eu aucune réponse. Cette motion nous allons la déposer en préfecture et la remettre au représentant de la CTG et aux Parlementaires. Nous sommes prêts à aller la déposer nous même si cela est nécessaire sur le bureau du ministre. 

Roberto Osseux, le président de la Chambre de métiers

 

Pascal Coupra fait partie des artisans signataires

 

 

Parmi les artisans qui résistent et qui acceptent de témoigner, Pascal Coupra, bijoutier joaillier également président du syndicat des bijoutiers de Guyane. L’artisan qui rencontre de nombreuses difficultés liées à la crise sanitaire mais pas que, refuse de jeter l’éponge. Comme d’autres commerçants jugés non essentiels, il accuse le coup à 10 jours de la Fête des Mères l’un des deux rendez-vous clés avec la clientèle, l’une des deux périodes les plus rentables de l’exercice annuel. Victime de deux braquages qui ne lui ont rien laissé, Pascal Coupra se remet difficilement en selle dans ce contexte de contraintes liées à la crise sanitaire. Le reconfinement et l’obligation pour certains commerçants comme lui de garder rideau baissé 10 jours avant la Fête des Mères, cela s’apparente à un coup de grâce. Ce rendez-vous comme les fêtes de Noël, représente en effet trois mois d’activité et d’importants investissements.

 

Pascal Coupra artisan bijoutier

 

Cette année on nous enlève la Fête des Mères, 15 jours avant, j'ai acheté une campagne publicitaire, j'ai du stock, j'ai acheté du métal, j'étais en train de travailler jour et nuit pour faire plaisir à ma clientèle. C'est dur.  Pascal Coupra bijoutier joaillier, président des bijoutiers Bijouterie Horlogerie Joaillerie Orfèvrerie de Guyane

Pascal Coupra bijoutier joaillier, président des bijoutiers Bijouterie Horlogerie Joaillerie Orfèvrerie de Guyane

 

Des charges qui s'accumulent

Travailler, c’est tout ce qu’il souhaite. Pascal Coupra assure les réparations et les commandes. Malgré trois loyers, huit salaires, factures et charges, l’artisan n’a sollicité aucune aide, trop compliqué. La seule offre de sa banque, un prêt qu’il a refusé.

Jusqu'à présent je suis sur fonds propres, pendant ce temps les charges s'accumulent. Cela commence à devenir difficile. 

Pascal Coupra, bijoutier joaillier, président des bijoutiers Bijouterie Horlogerie Joaillerie Orfèvrerie de Guyane

Pour ne rien arranger, Pascal Coupra assiste impuissant comme les commerçants du secteur aux travaux du passage du TCSP. De nouveaux aménagements qui le priveront de parking et très probablement de clients.

►Regardez ce reportage de Clotilde séraphins George et Seefiann Dei

 

Crise sanitaire : le cri d'alarme des artisans.