Les écoles de plus en plus ciblées par les gangs armés en Haïti

Ecoliers en Haïti (illustration).
L’école n’est plus un refuge pour les enfants, en Haïti. Les gangs armés n’hésitent plus à violer ces sanctuaires, afin de piller et, parfois, kidnapper. De nombreux cas de violences armées sont rapportés. UNICEF s’en alarme et présente un tableau bien noir, pour les écoliers du pays, où les malfrats sont rois depuis plusieurs mois.Guadeloupe La 1ère, avec l'AFP • Publié le 11 février 2023 à 09h00

Tirs, pillages, kidnappings... En Haïti, les écoles, qui étaient jusqu'alors des "refuges respectés", sont désormais prises pour cibles. Les violences armées les visant, perpétrées par les gangs, ont été multipliées par neuf en un an, a déploré l'Unicef, jeudi 9 février 2023.

En Haïti, les écoles ont toujours été considérées et respectées en tant que refuges. Mais, ces derniers mois, elles sont devenues les cibles de violences.

Bruno Maes, représentant de l'Unicef en Haïti (communiqué)

Soixante-douze écoles (jusqu'au lycée) auraient été visées par des violences, depuis le début de l'année scolaire d’octobre 2022, selon l'organisation onusienne pour l'enfance ; il y en avait eu huit, pendant la même période, il y a un an.

Cela inclut au moins 13 écoles visées par des groupes armés, une école incendiée, un élève tué et au moins deux membres du personnel kidnappés, selon les informations des partenaires de l'Unicef.

Bruno Maes, représentant de l'Unicef en Haïti (communiqué)

Lors des pillages, Toutes sortes d'équipements sont volées : des bureaux aux ordinateurs, en passant par les batteries et les panneaux solaires, sans oublier les sacs de riz ou de maïs de la cantine, denrées cruciales dans un pays où la moitié de la population souffre d'insécurité alimentaire.

Dans certaines zones urbaines du pays, les groupes armés considèrent le pillage des écoles comme une alternative lucrative à d'autres formes d'extorsion et de crimes (...). Cela doit s'arrêter. L'attaque des écoles a un impact énorme sur la sécurité des enfants, leur bien-être et leur capacité à apprendre.

Bruno Maes, représentant de l'Unicef en Haïti (communiqué)

Une école sur quatre est d'ailleurs restée porte close, depuis octobre, selon le communiqué. Et, ces dernières semaines, de nombreux chefs d'établissement ont décidé de fermer.

Les écoles ne sont plus épargnées (...). Et un enfant qui a peur d'aller à l'école est d'autant plus à risque d'être recruté par des groupes armés.

Bruno Maes, représentant de l'Unicef en Haïti (communiqué)

L'ONU s'est récemment alarmée de la violence record des gangs, qui a atteint des niveaux "jamais vus depuis des décennies" en Haïti.