"Les fake news" se multiplient dans la campagne présidentielle brésilienne : la justice adopte des mesures coercitives

Jair Bolsonaro et Inàcio Lula Da Silva les candidats en tête de course pour la présidentielle 2022
A l'approche du second tour de la présidentielle au Brésil, la guerre numérique est plus que jamais relancée entre les deux camps. Dans un pays profondément polarisé, les "fake news" sont devenues une arme politique. Les agences de vérification tentent de démêler le vrai du faux.

A l'approche du second tour de la présidentielle au Brésil, la guerre digitale est plus que jamais relancée entre les deux camps. Dans un pays profondément polarisé, les "fake news" sont devenues une arme politique, mais des agences de vérification tentent de démêler le vrai du faux.

Les contenus de désinformation se sont démultipliés ces dernières semaines, avant le second tour du scrutin prévu le 30 octobre entre Jair Bolsonaro et Luiz Inacio Lula da Silva. Des vidéos assimilant l'ancien chef de l'Etat au satanisme et le président en exercice au cannibalisme ont fait le tour de la toile. Mais ce n'est qu'un exemple de la multitude de fausses informations qui foisonnent. La plus répandue au sein de l'électorat du président actuel, est que la défaite de Jair Bolsonaro signifierait que le résultat du vote a été manipulé. 

Le Tribunal supérieur électoral du Brésil (TSE) a approuvé jeudi une résolution permettant de retirer plus rapidement des contenus faux ou diffamatoires, parmi un éventail de mesures destinées à lutter contre la désinformation dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle.

Le TSE a décidé qu'il pourrait exiger des réseaux sociaux le retrait de contenus considérés comme irréguliers dans un délai de deux heures, sous peine pour les récalcitrants d'écoper d'une amende comprise entre 100.000 et 150.000 reals (19.000 à 28.000 dollars) pour chaque heure de dépassement.

De multiples attaques

Depuis (le début de la campagne pour le) second tour, il y a eu une prolifération non seulement de fausses informations mais également d'agressivité dans ces informations, de discours à caractère haineux", a expliqué Alexandre de Moraes, président du TSE.

Cela entraîne "une corrosion de la démocratie. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire que nous agissions plus rapidement", a-t-il poursuivi. Il a rencontré jeudi les chefs de campagne de Lula et de Bolsonaro, ainsi que, la veille, des représentants de Facebook, Instagram, WhatsApp, Google, TikTok, Telegram et YouTube.

Le Tribunal a également exigé auprès des équipes de campagne la suppression d'un certain nombre de publications sur internet, y compris des vidéos associant Lula à l'avortement, aux drogues ou affirmant qu'il compte fermer les églises s'il était élu.

Jair Bolsonaro comble légèrement son retard sur son adversaire Lula dans un sondage publié mercredi dans la perspective du second tour du 30 octobre.

L'ancien président de gauche est crédité de 52% des intentions de vote exprimées, contre 48% au chef d'Etat sortant, selon ce sondage de l'institut de référence Datafolha dont la marge d'erreur est de deux points.

Dans une précédente enquête, publiée le 14 octobre, Lula était crédité de 53% des intentions de vote, contre 47% pour Jair Bolsonaro.