Les tapouilles pullulent au large des côtes guyanaises. Mercredi, l’équipe du WWF a scruté la mer pendant une heure trente à la recherche d'une faune marine bien particulière : les bateaux de pêche clandestins.
Plutôt que de compter des dauphins ou des tortues, les membres de l’association ont donc recensé les embarcations des pêcheurs illégaux venus du Surinam cette fois. 25 au total, entre Iracoubo et Mana, à quelques kilomètres de la côte.
Des filets hors norme
Le 10 octobre, des pêcheurs amateurs avaient déjà signalé 27 tapouilles illégales entre Iracoubo et Mana, avec des filets hors normes.
A chaque fois, dans les bateaux, une cale à glace pour le poisson, et des filets d’au moins quatre kilomètres, hors normes depuis 20 ans. Lors du survol, chaque embarcation clandestine est photographiée afin d'alerter les autorités.
" En 20 ans de présence permanente du WWF en Guyane, cela fait presque 10 ans que nous faisons des survols réguliers des bandes côtières. On n 'a jamais constaté une telle intensité de pêche illégale sur le nord-ouest de la Guyane."
Le WWF dénonce le risque pour la ressource en poisson et les espèces les espèces protégées, telles les tortues marines et les dauphins. Sans résultat.
"C'est exactement le type de menaces qui à terme peut faire disparaître une espèce comme le dauphin de Guyane, si rien n'est fait pour éradiquer le problème de la pêche illégale."
Cette situation perdure malgré des opérations de contrôle ponctuelles, mais insuffisantes pour éviter le pillage des eaux de l’ouest guyanais.
La plus grande des #tortuesmarines au monde qui disparaît de nos plages...
— WWF Guyane (@WWF_Guyane) October 13, 2021
Quel responsabilité de la pêche illégale dans ce désastre ?
Le dernier rapport sur la pêche illégale #Guyane date de... 2012 !
(ici : https://t.co/DoxROP2OoE).
Transparence ? https://t.co/nP4tEERvvP
Selon la préfecture de la Guyane, une opération de contrôle est en cours dans cette zone avec des moyens de la marine nationale. Les résultats de cette opération devraient être publiés vendredi 22 octobre.
Lors du survol, mercredi dernier, l'équipe de Guyane la 1ère n’a pas constaté la présence de ces moyens sur zone
Deux tapouilles brésiliennes saisies et détruites
Le 12 octobre, le navire Comte Antonio, une tapouille « mère » au tonnage de 45 tonnes, a été contrôlé par le patrouilleur des Forces armées La Résolue à 9 nautiques des côtes guyanaises. Le même jour, la vedette côtière de la gendarmerie maritime, la Mahury, également réalisé un contrôle des pêches sur le Monte Horebe 2, une embarcation brésilienne d’une quinzaine de tonnes, surprise en flagrant délit de pêche non autorisée à 6,5 nautiques des côtes.
Au total, lors de cette opération, environ 3,6 tonnes de produits de la pêche dont 21 kg de vessies natatoires, mais également 10 km de filets ont été appréhendés. Sur décision judiciaire, chaque navire dérouté a été saisi et détruit.