Ils étaient 150 dans les rues à Cayenne pour vivre le carnaval. Les forces de l’ordre ont du intervenir pour disperser les participants. Ils ont utilisé des gaz lacrymogènes et un chien de maintien de l’ordre. Une intervention qui a choqué et suscité un bon nombre de réactions.
Ils étaient 150 dans les rues du centre-ville à défiler, chanter ce dimanche. Un acte de désobéissance assumé pour célébrer le premier dimanche de carnaval. Une tradition interdite cette année. Les forces de l’ordre ont du intervenir pour disperser les participants. Ils ont utilisé des gaz lacrymogènes et un chien de maintien de l’ordre. Une intervention qui a choqué et suscité un bon nombre de réactions. Les moyens déployés, étaient en effet selon les témoins, disproportionnés par rapport aux traditionnels groupes. Le premier à être intervenu est le MDES, le mouvement de décolonisation sociale par la voie d'un communiqué.
Le MDES, le Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale, dénonce « des interventions musclées des forces de police…. l’usage brutal, abusif, voire intentionnel de chiens par les policiers ». Le parti parle de dérive autoritaire et cynique, qui, « nous rappelle le pire passé de notre histoire ».
Rodolphe Alexandre le président de la collectivité territoriale juge les moyens disproportionnés par rapport aux carnavaliers "Je trouve disproportionné la présence d'un chien parmi les forces de l'ordre. Nous savons très bien que les manifestants d'hier sont des carnavaliers et ne sont pas belliqueux".
Gabriel Serville écrit au préfet
Autre réaction, celle de Gabriel Serville. Le député rappelle la responsabilité des Guyanais pendant les 10 derniers mois, et de la lassitude qui gagne du terrain. Dans un tweet, il publie le courrier qu'il a adressé au préfet.
L'utilisation de chiens hier par les forces de l'ordre contre les manifestants à Cayenne est inadmissible ! J'ai immédiatement écrit au nouveau @prefet973 pour condamner ces méthodes, qui nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire collective. pic.twitter.com/BaOS0omKmR
— Gabriel Serville (@GabrielServille) January 11, 2021
Marie-Laure Phinéra-Horth intervient
Le sénateur de la Guyane Marie-Laure Phinéra-Horth, a trouvé insupportable "de voir des compatriotes se faire attaquer par un chien sans muselière et gazer alors qu’ils manifestaient sans violence dans nos rues. Ces images ont heurté beaucoup d’entre nous, ravivant des souvenirs d’une période qu’on espérait tous révolue".
Communiqué commun pour le député Lénaïck Adam et le sénateur Georges Patient
. Tous deux condamnent les heurts entre manifestants et forces de l'ordre.
"condamnent avec le plus grande fermeté ces méthodes qu'ils considèrent d'un autre temps, renvoyant aux pans les plus obscurs de l'histoire(...) Ils en appellent néanmmoins à la responsabilité de tous dans cette lutte contre la propagation du virus(...)"
Vive réaction de Christiane Taubira
Christiane Taubira, ancien Garde des Sceaux et à l'origine de la loi tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité, réagit elle aussi :
C’est tellement grave qu’il valait mieux vérifier par trois fois.
— Christiane Taubira (@ChTaubira) January 11, 2021
Quoi que l’on pense des organisateurs, et des participants, et des motifs de la manifestation, envoyer des chiens contre des personnes, en Guyane, est inconcevable. Et inadmissible. Lien : https://t.co/McorPMyU8T
Appel au calme
Pour le conseiller territorial Gauthier Horth "Le Maître-chien et le Directeur départemental de la Sécurité Publique doivent être lourdement sanctionnés pour ces actes de violence, les mêmes que ceux pratiqués par les colons pendant l’esclavage".
Enfin, Nouvelle Force de Guyane rappelle "que le carnaval fait partie du socle du patrimoine culturel Guyanais et qu’en cette période de crise sanitaire, nous comprenons la frustration de la population de ne pas pouvoir s’y à donné. NFG lance un appel au calme et à l’apaisement"