Les syriens réfugiés en Guyane espèrent que le changement de régime s'inscrira dans la durée

Les syriens réfugiés en Guyane ont célébré la chute de Bachar-al-Assard et souhaitent vivre libres ©Guyane la 1ère
La fin d’un régime de terreur en Syrie. Les réactions pleuvent depuis la chute du « Boucher de Damas », Bachar-al-Assad. Après 10 années de guerre, plus de 6 millions de syriens ont fui leur pays selon l’ONU. Certains d’entre eux attirés par l’Europe et la France, pays des droits de l’homme se sont réfugiés en Guyane où il est plus simple d’entrer et d’obtenir le droit d’asile. S’ils expriment leur soulagement, ils espèrent que ce changement s’inscrira dans la durée.

C’est une page sombre de l’histoire Syrienne qui se tourne, 50 ans de dictature avec au pouvoir la famille Al-Assad. Il y a d’abord eu Afez le père, puis Bachar le fils.
La dynastie Al Assad quitte le pouvoir, chassée par le groupe HTS (Hay'at Tahrir al-Sham), 30 000 combattants des rebelles islamiques dans une guerre éclair. Il aura fallu 12 jours pour faire tomber une armée, mal payée, fatiguée et maltraitée par le pouvoir en place.

Le 8 décembre, les scènes de liesses en Syrie ont fait le tour du monde.

Un changement qui doit s’inscrire dans la durée

En Guyane aussi les Syriens dans un rassemblement spontané place des palmistes ont laissé éclater leur joie.

Adultes, enfants, des familles entières étaient réunies pour chanter leur joie de la liberté retrouvée chèrement payée. Waria Abdesselem réfugié Syrien en Guyane depuis 1 an :

" Après tant d'années de terreur, de méchanceté là-bas, je ne trouve pas à manger, pas de travail, j'ai perdu des gens de ma famille à cause de toutes ces guerres. Certains ont été assassinés d'autres sont partis en Egypte et un peu partout. Alors je suis très content de la nouvelle, c'est très bien !"

Maintenant c’est dans la durée que les Syriens veulent observer le changement. Bahij Nader – réfugié Syrien en Guyane depuis 3 mois nous l’explique :
"Nous avons une vie très misérable, nous n'avons rien du tout, le salaire est de 20 dollars par mois, c'est la mort. Heureusement hier, il a quitté la Syrie. Le peuple syrien est content, il peut vivre en liberté..."

Un bonheur qui ne protège pas de la peur de nombreux Syriens refuse de s’exprimer face caméra : " C'est normal, ils ont peur de tout parce qu'en Syrie nous n'avons pas le droit de parler mais ici c'est la liberté on peut parler et dire ce qu'on pense. Mais les gens ont peur de ne pas avoir de papiers de séjour ici."

En 2022 sur les 3120 demandes d’asile qui ont été enregistrées, les Syriens et les Palestiniens représentent plus de 30%. Actuellement une demande d’asile sur deux aboutit favorablement en Guyane. Une tendance amenée à être changée avec la suspension du traitement des dossiers des réfugiés en Europe depuis quelques heures.

Plusieurs pays européens suspendent déjà l’examen des demandes d’asile syriennes dont l’Allemagne pays de l’Union Européenne qui accueille la plus importante diaspora syrienne avec près d’un million de personnes, le Danemark ou encore la Norvège. Le gouvernement français envisage de leur emboîter le pas.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué que cette « décision devrait aboutir dans les heures qui viennent ».