Le constat est clair : en 2022, 114 pontes de tortues vertes, 828 de tortues luths, et 3 621 de tortues olivâtres ont été recensées. Un chiffre en nette régression. Les reproductions de tortues luths ont diminué de près de 97% en une dizaine d’années : 16 000 pontes en 2009, à environ 500 en 2021. Une situation inquiétante qui pousse le Réseau de tortues marines à lancer un cri d’alarme.
Ce réseau regroupant les principaux acteurs de la préservation des tortues marines de Guyane, a rendu publique une motion. La menace est réelle. Aujourd'hui elle s'évalue, il suffit de mesurer " les suivis annuels des effectifs de tortues marines en Guyane qui ont montré un déclin alarmant des populations dont la cause majeure est la pêche illicite non déclarée et non réglementée".
Un fléau pour la ressource halieutique
La pêche illégale est un véritable fléau pour l’écosystème marin. Les techniques de pêche, les cadavres de tortues repêchés, mais aussi la présence de filets abandonnés dans des zones protégées inquiète le réseau, "la capture dans des filets de pêche, de tortues équipées de balises télémétriques (au moins 1 individu sur 10), seulement quelques jours à quelques semaines après la pose du matériel à Awala-Yalimapo."
La présence de bateaux illégaux dans les réserves naturelles interdites, et leur nombre, est alarmante, dénoncent les signataires "l’augmentation de 30 % des activités de pêche INN étrangère au sein de la Réserve nationale naturelle de l’Amana site d’importance international pour la ponte des tortues marines avec jusqu’à 25 tapouilles illégales recensées dans les eaux françaises lors d’un survol aérien".
Par cette motion, le Réseau des Tortues marines entend sensibiliser les autorités et faire des propositions. En tout cas, selon lui, il est nécessaire "d'adapter le cadre législatif au contexte guyanais, pour permettre un allègement des procédures de contrôle et de saisie des bateaux et la mise en place de sanctions plus dissuasives".