Les usages des drogues chez les adolescents en baisse : l'alcool et les jeux d'argent et de hasard, gagnent du terrain en Guyane, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives

Salle de classe (illustration).
Du 4 janvier au 12 février 2021, une enquête de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives s’est déroulée dans les collèges et lycées de Guyane. Plus de 2 000 élèves du secondaire ont répondu aux questionnaires distribués anonymement. Les résultats ont été publiés en juin dernier. Constat : les jeunes guyanais sont plus accros à l’alcool et aux jeux d’argent et de hasard qu’aux drogues et au tabac.

C’est une enquête nationale en milieu scolaire de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Ses résultats ont été publiés en juin dernier. En Guyane, elle a été mise en place avec l’Observatoire régional de santé. L’enquête s’est déroulée du 4 janvier au12 février 2021. Au total, 1 153 questionnaires ont été collectés en collège et 1 032 en lycée.

Les enquêteurs ont ciblé un échantillon aléatoire d’élèves de la 6e à la terminale dans les sections d’enseignement général et professionnel adapté (SEGPA), les classes générales, technologiques et professionnelles, ainsi que les élèves du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) de 1e et 2e année. Les établissements concernés sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale dans le secteur public et privé.

Une consommation en baisse 

Les usages de tabac, d’alcool et de cannabis chez les adolescents sont en baisse sur le plan national. En Guyane aussi, mais la consommation d'alcool reste élevée : entre 2015 et 2021, la part des lycéens n’ayant jamais bu d’alcool est passée de 7,9 % à 16,3 %, tandis que celle des usagers réguliers, est de 11,2 % à 16,2. La part des jeunes déclarant avoir été ivres au cours de l’année est en hausse, ajoute le rapport, passant de 11,8 % à 16,0 %. Le nombre de jeunes ayant connu une API (alcoolisation ponctuelle importante) dans le mois est alarmant (un jeune sur trois).

Une alcoolisation qui est plus problématique chez les collégiens : deux tiers d’entre eux ont déjà bu de l’alcool au cours de leur vie, 5,7 % ont déclaré en boire régulièrement et près d’un sur cinq affirme avoir connu l’ivresse. 

Le tabac et le cannabis démodés

Les consommations de cigarettes et de cannabis des lycéens guyanais sont en diminution : entre 2015 et 2021, elles sont passées de 39,5 % à 30,1%, alors que l’initiation au cannabis a été diminuée de près de deux tiers : 27,6 % à 10,5 %. L’usage quotidien de cigarette y est désormais parmi les plus faibles en France (2,5 %), de même que le cannabis dans l’année (6,2 % contre 20,2 % en 2015) et dans le mois (3,4 % contre 14,7 %).

Un collégien sur cinq a déjà fumé des cigarettes et 2,5 % en fument tous les jours. L’expérimentation de la chicha est plus rare que dans les autres DROM (11,0 %), tandis qu’un collégien sur quinze a déjà essayé le cannabis.

Seulement 6 % des lycéens ont expérimenté d’autres drogues illicites : de l'ecstasy, et assez faiblement, de la cocaïne, du crack et des amphétamines.

En revanche, plus singulier, la pratique assidue des jeux d’argent et de hasard. Les adolescents guyanais aiment jouer : un lycéen sur quatre a joué à un jeu d’argent et de hasard dans l’année.

La Guyane se singularise par rapport aux autres territoires ultramarins et l'hexagone, conclue ce rapport : les niveaux d’usage d’alcool y sont élevés dès l’entrée au collège, tandis que les niveaux d’usage de cannabis restent bas, sans se diffuser au cours du lycée.