Les usines d’eau potable sous surveillance en raison de la sécheresse et des grandes marées

Vue aérienne de l'usine d'eau potable de la Comté
En Guyane, la pluie manque. En période de sécheresse, les usines d'eau douce comme celle de la Comté doivent être surveillées. Avec la marée haute, l'eau de la mer (trop salée) peut s'y introduire. Avec une trop forte présence de sel, le seuil recommandé pourrait être dépassé. L'ARS informe que les usines d'eau potable sont bien sous surveillance.

"La sécheresse exceptionnelle à laquelle fait face  la Guyane, conjuguée aux grandes marées de ces semaines-ci, amène à surveiller de près les captages des usines d’eau potable du territoire", indique l'Agence Régionale de Santé de Guyane dans la Lettre Pro du 17 octobre. Le risque serait que l’eau de mer, trop salée, arrive à ce niveau.

En 2009, "l’absence de grande saison des pluies avait menacé la qualité de l’eau sortant de l’usine de la Comté", indique l'ARS. "Nous n’en sommes pas là cette année", précise l'agence. Depuis 2009, des dispositifs sont en place pour éviter les intrusions d'eau saline dans le réseau d'eau potable.

La DGTM surveille la salinité de l'eau

Aujourd'hui, près de l'usine de la Comté, un réservoir peut prendre le relais lors des marées hautes. Celles du 26 au 30 octobre seront particulièrement surveillées, nous indique la Société Guyanaise des Eaux.

D'ailleurs, la cellule de veille hydrologique de la Direction Générale des Territoires et de la Mer (DGTM) mesure la conductivité de l'eau et donc sa salinité (plus l'eau  est salée, plus elle est conductible) grâce à des stations.

À la Comté, un premier seuil est fixé à 1 100 microsiemens par centimètre. S'il est atteint, la consommation serait uniquement déconseillée aux insuffisants rénaux. Toutefois, le relais serait pris par la réserve citée plus haut le temps de la marée haute (trois heures environ). C'est à partir du second seuil, 2 200 microsiemens par centimètre, que la consommation serait déconseillée à l'ensemble de la population.

Des solutions si nécessaire

Mais pas de panique, car il resterait les usines de Matiti et du Rorota pour alimenter la Communauté d'Agglomération des Communes du Littoral. De plus, des mesures seraient prises pour assurer l’alimentation en eau potable. Les prochaines grandes marées sont attendues pour la mi-novembre, mais la pluie devrait aussi faire son retour d'ici là.

Notez que l’usine du Dégrad Saramaca (Kourou) est peu exposée au risque d'intrusion saline, tout comme celle de Matiti. Quant à l’usine de Saint-Louis (Saint-Laurent du Maroni), elle serait relayée par celle de Saint-Jean du Maroni.

Plus d'eau au village Ponta, à Apatou

À Apatou, en revanche, les habitants du village Ponta sont déjà touchés par cette sécheresse. La nappe qui alimente n'est plus assez haute. La pompe à motricité humaine du village est à l’arrêt. La mairie envisage de fournir de l’eau en bouteille aux habitants.