Le littoral de Guyane objet de toutes les attentions des scientifiques

La plage de Rémire-Montjoly avenue Saint-Dominique
Un séminaire consacré au littoral guyanais qui s'envase et s'érode se tient jusqu'au 16 mars. Un phénomène du à divers facteurs et qui peut avoir des conséquences impressionnantes. Le trait de côte a reculé de 80 mètres à Kourou entre 2016 et 2017, un constat inversé en ce moment à Rémire-Montjoly.
Le littoral de Rémire Montjoly est une longue bande côtière qui s’étale sur plusieurs kilomètres. Elle est bordée d’un cordon de mangroves. Le littoral guyanais compte parmi les plus dynamiques du monde du fait de l’influence du fleuve Amazone.
Yvonne Battiau – Queney présidente de l’association Union européenne pour la protection côtière précise que :

"C'est un littoral extrêmement original au niveau mondial à cause de la proximité de l'Amazone et de ces bancs de vase qui se déplacent sans arrêt le long du littoral et qui changent le paysage de façon extrêmement rapide."


Un littoral extrêmement mouvant difficile à gérer

Un paysage qui change également sous l’effet du phénomène d’érosion qui semble irréversible. A certains endroits des enrochements ont été réalisés pour protéger les habitations et des stabiplages contiennent l’érosion maritime et maintiennent le sable sur la plage. Mais ces solutions sont toutefois loin d’être pérennes selon les experts. Partout dans le monde la mer grignote la terre. Des décisions courageuses concernant l’urbanisation sur les côtes doivent donc être prises.
 Antoine Gardel chercheur au CNRS ( Centre national de recherches scientifiques) :

"80% des littoraux sableux dans le monde sont en érosion parce qu'il n'y a plus de sable disponible et plus en plus on opère des replis stratégiques. On ne s'installe plus en bord de mer mais un peu plus à l'intérieur sur des terres qui sont moins vulnérables."

A Rémire Montjoly, la plage n’est pas le seul endroit ou des stratégies de protection de l’environnement combinées aux besoins de développement durable sont à imaginer à l'exemple des salines, un site remarquable proche de la plage. Un site essentiel qui subit aussi les effets d'une pollution et qu'il faut protéger.
La pollution qui a pour conséquence de modifier le paysage et l’écosystème. Des changements difficiles à gérer d’autant que les phénomènes naturels apportent eux aussi leur lot de complications, Virginie Dos Reis directrice adjointe de l’association Kwata et conservatrice du site des salines le rappelle :

"On travaille surtout sur les niveaux d'eau pour essayer de maintenir de l'eau sur ce site qui s'assèche très souvent du fait de l'ouverture du cordon de mer et qui s'inonde aussi vite en saison des pluies en raison de l'imperméabilisation de la zone qui l'entoure..."

Depuis plusieurs années les acteurs de la gestion du littoral envisagent des stratégies les plus pertinentes dans le contexte socio économique et démographique de la Guyane. L’objectif est d’avoir une gestion intégrée des espaces avec le souci de protéger l’environnement sans compromettre le développement des activités humaines.

Le reportage de Guyane la 1ère