Loi immigration : un décret Guyane

La loi asile et immigration a été votée dimanche dernier à l'Assemblée nationale. Cette loi n'a pas remporté l'unanimité. Elle est, selon ses détracteurs trop répressive et pas adaptée à la réalité. Pour la Guyane, il existe un décret spécial qui sera appliqué durant dix huit mois. 
Lorsqu’une personne arrive sur le territoire français, en métropole, elle disposait auparavant de 120 jours pour effectuer sa pré-demande, en préfecture. Désormais, elle ne possède plus que 90. Et en Guyane, le chiffre se réduit à 60 jours.
De son côté, le décret Guyane va encore plus loin. Après l’étape de la pré-demande en préfecture, le demandeur d’asile doit ensuite déposer son dossier à l’OFPRA( l’office français de protection des réfugiés et apatrides). Un dossier à remplir à la main, et en langue française.Avec ce décret, il dispose de 7 jours, contre 21 auparavant pour se présenter avec son dossier rempli à l’OFPRA qui délivrera, ou non l'autorisation de rester sur le territoire. 
Lucie Curet responsable de l'action en rétention outre-mer à la Cimade Guyane outrée :

"Cela veut dire que des personnes qui ne maîtrisent pas la langue vont devoir déposer leurs dossiers dans un délai extrêmement court. Ces nouveaux délais sont intenables" 
 


La Guyane : nouvel Eldorado ?


En Guyane, le nombre de demandeurs d’asiles a explosé en 4 ans. De 969 en 2014, on en comptait plus de 5000 en 2016, et déjà plus de 5500 en avant la fin de l’année dernière. Plus de 13 000 en 3 ans.
Le décret n’est pas adapté pour certains élus du territoire.
Gabriel Serville, député de la 1ère circonscription : 

"Il faut certes, cadrer. Je le dis entre humanisme et fermeté, il faut trouver un juste milieu. Je trouve que ce décret Guyane est dur. Je ne pense pas qu'il va tout régler". 


Le décret Guyane est une expérimentation. Sa durée est de 18 mois. Avec à l’issue, une possible mise en place sur l’intégralité du territoire français.
Le reportage de Guyane la 1ère :