L’immeuble Alexandre Franconie à Cayenne bénéficiera d’une rénovation dans le cadre du loto du patrimoine en 2021. Ce bâtiment emblématique, aujourd’hui en péril, fait partie des 18 sites sélectionnés par la Fondation du Patrimoine.
L’immeuble Alexandre Franconie à Cayenne bénéficiera d’une rénovation dans le cadre du loto du patrimoine en 2021. Ce bâtiment emblématique aujourd’hui en péril fait partie des 18 sites sélectionnés par la Mission patrimoine gérée par Stéphane Bern en liaison avec la Fondation du Patrimoine.
Un bâtiment vénérable
Ce bâtiment fut construit entre 1824 et 1842 par les Franconie, famille bourgeoise installée en Guyane depuis le 18e siècle. Cet immeuble abrite deux joyaux de la culture guyanaise : la bibliothèque Alexandre Franconie et le musée départemental. Il a été conçu en briques et bois dans la plus pure tradition créole, les fenêtres d’époque, « les jalousies » ornent encore la façade défiant les époques. Inscrit au monument historique par arrêté du 8 mars 1986, ce site est situé en centre ville, en bordure de la place des Palmistes à Cayenne.
Une bibliothèque, haut lieu culturel
L’édifice a su résister aux ravages des siècles. Dans ses allées, le temps résonne encore. L'administration coloniale en fait l'acquisition par donation en 1885. Au cours de la même année, selon les volontés testamentaires de son père, grand érudit et humaniste attaché aux valeurs républicaines, Gustave Franconie député de la Guyane (1879-1910) lègue à la colonie, une grande partie de ses collections. En juillet 1885, un arrêté décide de la création de la bibliothèque coloniale et publique, à Cayenne, sous le nom de bibliothèque Alexandre-Franconie. La bibliothèque possède deux étages et un étage de comble. Depuis elle accueille les lecteurs du monde entier, attirés par son fonds, qui possède des collections rares.
Petites curiosités et grande exposition
C’est en 1901 que fut inauguré le nouveau musée. Il reconstitue « un microcosme, un concentré de Guyane : des collections d’histoire naturelle au bagne, en passant par les monstres, l’artisanat amérindien, un tronc de palmier bifide, des têtes de bagnards décapitées et formolées, un pied bot boni créole, des maquettes, minéraux, tableaux historiques, etc ». L'étage, lui, restait toutefois attribué à des services d'Etat. Un musée qui encore aujourd'hui attire un grand nombre de visiteurs avides des charmes surranés et insolites des expositions.
Sauvé grâce au loto
Ce bien est aujourd’hui en péril. La réhabilitation coutera plus de 4 millions d’euros déjà financés en partie par des subventions publiques. Aussi, la bibliothèque Franconie figure sur la liste des 18 sites à rénover, choisis par un comité de sélection présidé par le Président de la République. Ces "monuments en péril" sont les premiers à être dévoilés et seront représentés sur les tickets de grattage mission Patrimoine de la FDJ (Française des Jeux). Les tickets seront proposés dans plus de 30 800 points de vente et en ligne. Les taxes obligatoires sur ces jeux seront compensées intégralement et reversées au patrimoine. A ce jour : près de 4000 sites sont identifiés, la mission en a aidé 527 et plus de 250 sont d’ores et déjà sauvés.
Stéphane Bern au secours des monuments en péril
La Mission patrimoine (aussi appelée Mission Bern) a été confiée par le Président de la République à Stéphane Bern en septembre 2017 pour recenser le patrimoine en péril et trouver des idées pour financer la restauration des sites. Parmi les idées, il a suggéré de créer un loto Patrimoine dont la part de l’Etat reviendrait intégralement au Patrimoine. Les taxes obligatoires sur les jeux sont aujourd’hui compensées intégralement et reversées pour sauver les monuments en péril. Afin de mener à bien sa mission il a choisi comme cheville ouvrière la Fondation du patrimoine qui œuvre à la sauvegarde et la valorisation du patrimoine (surtout de proximité et non classé et qui n’a donc pas d’aide de l’Etat). Cette Mission étudie grâce à ses bénévoles présents partout en France les dossiers et les fait remonter en collaboration avec les DRAC (direction régionale des affaires culturelles) et le ministère de la Culture.