Le syndicat des exploitants agricoles de Macouria et la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles ont déversé des milliers de litres de purin sur la façade de la Mairie de Macouria ce 13 novembre. Ils veulent la gratuité de terres agricoles, promises par le CNES en 1996.
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Du purin pour se faire entendre
Depuis le 9 novembre, les agriculteurs des Savanes Matiti, campent devant la Mairie de Macouria. Ce matin leur mobilisation est montée d’un cran. En versant du purin sur la façade de l’hôtel de ville, ils veulent clamer leur colère et leur désarroi .Une réunion s’est pourtant tenue vendredi , en présence de représentants de la Préfecture, de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt . Le Maire Gilles Adelson campe sur ses positions, il n'y aura pas de cession gracieuse. La guerre est donc déclarée.
Quid des deux millions d’euros ?
Le syndicat des exploitants agricoles de Macouria, et la Fédération départementale des syndicats des exploitants agricoles demandent à l’Etat de respecter le protocole d’accord signé lors des événements de Mars Avril dernier. Un accord qui prévoit notamment le versement d’ une subvention de 2 millions d’euros destinée à la Municipalité , en échange des terres cédées en 1996 par le Centre National d’Etudes spatiales, il y a 25 ans , au profit des agriculteurs de Matiti. Aujourd’hui , leurs baux emphytéotiques arrivent à terme, les exploitants doivent choisir entre l’achat au prix fixé par la Mairie ou la libération des terrains. Des terres qu’ils valorisent depuis près de 30 ans
3363 hectares pour 50 francs
Ces terrains ont été cédés en 1996 par le CNES à la Mairie pour 50 francs. En tout 3363 hectares de terrains. Dans un courrier adressé au Préfet de l’époque, la Mairie s’engage fermement à respecter les droits acquis par les agriculteurs installés sur ces parcelles. Toujours dans ce courrier datant de 1996, le conseil d’administration du CNES approuve la cession, sous réserve que les agriculteurs puissent accéder gratuitement à la propriété des terrains mis en valeur. Une condition qui n’est pas reprise dans l’acte notarié signé par la suite. Et c’est là où le bât blesse. Cette disposition juridique ne s’applique qu’aux terrains appartenant à l’Etat et pas à ceux des collectivités et des établissements public à caractère commercial ou industriel. Résultat : les agriculteurs de Matiti concernés se voient offrir deux solutions : ils achètent les terrains à la Mairie de Macouria qui propose 4000 euros l’hectare ou ils les libèrent.
Les agriculteurs qui occupent les terrains depuis des décennies en les mettant en valeur sont exaspérés. Ils veulent que l’Etat respecte l’accord conclu en Avril dernier afin de pouvoir être définitivement propriétaires de leurs parcelles. En attendant de fortes odeurs nauséabondes, polluent l’atmosphère de la commune de Macouria.