La maire de Cayenne en garde à vue pour "recel de biens provenant de détournements de fonds publics"

Marie-Laure Phinéra-Horth, maire de Cayenne, était en garde à vue, mardi 20 juin, dans le cadre d’une enquête pour "recel de biens provenant de détournements de fonds publics". Elle aurait perçu son salaire d’orthophoniste à l’hôpital de Cayenne, alors qu'elle n'y travaillait plus.
La maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, a été entendue mardi 20 juin, par l'antenne de police judiciaire de Cayenne. Il s’agissait d’une audition dans le cadre "d'une enquête préliminaire initiée le 13 juillet 2016 par le parquet de Cayenne du chef de recel par professionnel de biens provenant du délit de détournements de fonds publics", explique dans un communiqué, le procureur de la République de Cayenne, Eric Vaillant.
 

Salaire d'orthophoniste

"Marie-Laure Phinéra-Horth aurait perçu l'intégralité de son salaire d'orthophoniste à l'hôpital, alors qu'elle n'était pas présente à son poste de travail", explique le procureur qui révèle qu'une enquête a débuté suite à des révélations en juin 2016, du commissaire aux comptes du Centre Hospitalier André Rosemon de Cayenne.
 

Plus de 200 000 euros

Toujours selon Eric Vaillant, "le montant du préjudice pour le CHAR est chiffré à ce jour à 229 471,02 euros pour les années 2013, 2014, 2015 et jusqu'en avril 2016, date du placement en disponibilité de Marie-Laure Phinéra-Horth".
 
La maire de Cayenne aurait contesté les faits qui lui sont reprochés. Elle est présumée innocente. Le parquet envisage, dans les jours qui viennent, de saisir un juge d'instruction pour poursuivre l'enquête. 

La peine maximale encourue est de dix ans de prison et 750 000 euros d'amende.

Réaction

Dans un communiqué publié ce jeudi 22 juin, l’avocate de maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra-Horth, déplore les propos du Procureur de la République qui selon elle porte notamment “une grave atteinte à la présomption d’innocence d’un agent salarié qui a toujours fait face à ses fonctions malgré des conditions de travail difficiles et qui a fini par solliciter sa mise en disponibilité depuis plus d’un an”.