Dans son avis du 25 juillet, la Chambre Régionale des Comptes (CRC) pointe un déficit après corrections de plus de 3 millions 200 mille euros du budget primitif 2024 de la mairie de Kourou. La commune n’a pas assez réduit ses charges et développé ses recettes, notamment fiscales, indiquent les magistrats. Elle s’écarte donc de la trajectoire du plan de redressement de 2019, notamment pour la masse salariale. Par exemple, la commune recrute depuis 2023 des emplois saisonniers lors des grandes vacances, recrutements qui ont doublé en 2024, avec un impact budgétaire de 400 000 euros, précise la CRC. La chambre pointe aussi une pratique illégale selon elle : les budgets annexes « eau » et « assainissement » qui doivent être financés par les usagers, ne sont pas autonomes, avec un compte dédié au Trésor Public. L’excédent de ces budgets annexes finance le budget principal, ce qui n’est pas conforme.
Une saisine d'office
Dans un arrêté du 2 septembre, le préfet a réglé d’office le budget primitif 2024 de la commune, en prenant en compte les corrections proposées par la chambre.
Conformément à la loi, entre la saisine de la CRC en mai par le préfet et la publication de l’arrêté le 2 septembre, le pouvoir budgétaire de la collectivité a été suspendu. Elle ne pouvait plus engager de dépenses nouvelles, seulement financer notamment les salaires, les dépenses de sécurité et les chantiers déjà engagés. Depuis la publication de l’arrêté préfectoral, la commune a retrouvé son pouvoir budgétaire, sous la forme de possibles décisions modificatives du budget.
Enfin, selon la Chambre Régionale des Comptes, quatre autres communes guyanaises et une intercommunalité sont en plan de redressement : Saint Georges de l’Oyapock, Roura, Iracoubo, Saül et la Communauté des Communes de l’Est Guyanais (CCEG).