La Police est en colère et elle l’a manifesté. A Paris ils étaient environ 27.000 à battre le pavé à l’appel d’une intersyndicale. A Cayenne une petite cinquantaine de policiers s'est aussi mobilisée, devant le commissariat, avenue du Général de Gaulle.
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La Police est en colère et elle l’a manifesté. A Paris ils étaient environ 27.000 à battre le pavé à l’appel d’une intersyndicale. A Cayenne une petite cinquantaine de policiers s'est aussi mobilisée, devant le commissariat, avenue du Général de Gaulle. C’est la vague exceptionnelle de 52 suicides enregistrés depuis le début de l'année,dans la police nationale, qui a servi de déclencheur à ce mouvement unitaire. Mais les policiers craignent aussi la perte de leur statut-retraite particulier, ils réclament aussi plus d’effectifs et de moyens.
Willy Rangin secrétaire départemental du SGP-FO en dit plus :
Un gouvernement, qui face au mécontentement et aux 23 millions d’heures supplémentaires non payées, cherche aujourd’hui quelques 300 millions d’euros pour régler et apurer cette dette, d’ici la fin de l’année. Mais ce qui inquiète encore plus les gardiens de l’ordre public, c’est la perte de leur statut particulier dans le cadre de la réforme des retraites, Outre-Mer ce serait même double-peine.
Jean-Luc Baltyde secrétaire départemental Alliance Police CFE-CGC précise :
Déconsidérés, mal-payés, sous-équipés et en sous-effectifs…. Les fonctionnaires de police ont le blues. Si les suicides sont médiatisés, d’autres tabous tombent et les syndicats parlent d’un mal-être qui s’exprime aussi par les nombreux divorces et séparations, voire plus des addictions, notamment à l’alcool. Autre illustration du malaise, la mobilisation de fonctionnaires venus de l’ouest. Des agents de la Police Aux Frontières, avec leurs spécificités. Après un rassemblement devant le commissariat, les manifestants-policiers se sont rendus à la préfecture.
Une administration en pleine refonte avec la création d'une Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN). Une direction regroupant l'ensemble des directions de la Police Nationale déjà existantes. Ce projet devrait être mis en place en 2020. La Guyane, comme Mayotte et la Nouvelle Calédonie, a été choisie pour expérimenter ce nouveau modèle d'organisation. Les policiersespèrent qu’il réponde aux enjeux de notre territoire et apporte une réponse opérationnelle renforcée.
Mobilisation unitaire
De mémoire de syndicaliste policier, on n’avait pas vu une telle mobilisation unitaire depuis 2001, et c’est bien là, l'un des symptômes du mal-être professionnel qu’ils décrivent. A Cayenne, depuis des années les policiers attendent un nouveau commissariat pour remplacer le vieil hôtel de police, mais on manque aussi d’hommes, de femmes et de matériels, ce qui entraine une surcharge de travail.Willy Rangin secrétaire départemental du SGP-FO en dit plus :
"La surcherge de travail est énorme, plus que l'hexagone, la spécificité de la Guyane fait que depuis le début de l'année, on est déjà à 27 homicides, 14 fois plus que Marseille et 7 fois plus que le 93"
Perte de leur statut de retraite
Un gouvernement, qui face au mécontentement et aux 23 millions d’heures supplémentaires non payées, cherche aujourd’hui quelques 300 millions d’euros pour régler et apurer cette dette, d’ici la fin de l’année. Mais ce qui inquiète encore plus les gardiens de l’ordre public, c’est la perte de leur statut particulier dans le cadre de la réforme des retraites, Outre-Mer ce serait même double-peine. Jean-Luc Baltyde secrétaire départemental Alliance Police CFE-CGC précise :
"C'est dix ans sur nos retraites que nous perdons ainsi que l'indexation".