Matoury : la Levée...l'épineux problème des terres occupées illégalement

Les terrains illégalement occupés à La Levée, sur la commune de Matoury, bloquent les projets des propriétaires fonciers depuis de nombreuses années. Une partie d’entre eux a décidé de mettre en place un dispositif permettant de régulariser la situation de certains squatteurs.
Les terrains illégalement occupés à La Levée, sur la commune de Matoury, bloquent les projets des propriétaires fonciers depuis de nombreuses années. Une partie d’entre eux a décidé de mettre en place un dispositif permettant de régulariser la situation de certains squatteurs, qui deviennent donc propriétaires. 
 

Un vaste projet

Des dizaines de villas, un centre commercial, une école, c’est un tout un quartier qui est planifié à la Levée… Mais avant de le construire, il faut d’abord régler le problème des occupations illégales. Depuis quelques années, les représentants des propriétaires historiques tentent d’accélérer la procédure.

« Nous ce que l’on souhaite c’est régulariser les gens que l’on connaît qui sont là depuis plus de quinze ans, mais faire comprendre aux gens que les nouveaux venus il ne faut pas qu’ils prennent ce risque parce qu’on va systématiquement lancer des procédures pour les expulser » 

Charles Andréa, représentant de la société Etudes viabilisation développement et construction (EVDC)


Un slogan bien rodé

Les porteurs du projet, dont la société est présidée par Jean-Max Elizé, déroulent désormais leur solution comme un slogan publicitaire.
Charles Andréa

 

« Pour les inciter à se régulariser, on leur fait un cadeau de 1000 mètres carrés. Exemple, celui qui a occupé 5000 mètres carrés, qui l’a entretenu, qui l’a déboisé, il aura chez le notaire un acte notarié disant qu’il est propriétaire de 5000 et il aura payé 4000m carrés ». 

Charles Andréa, représentant de la société Etudes viabilisation développement et construction (EVDC)


Parcelles occupées illégalement

Suivi par des vigiles, l’entrepreneur nous emmène sur une parcelle illégalement occupée depuis quelques années seulement. Ici, les résidents ne sont pas concernés par ce marché, qui n’est destiné qu’aux plus anciens occupants.

« Ça fait pratiquement trois ans que je suis là. J’attends que quelqu’un vienne me parler pour me dire ce que je dois faire. Je sais que je n’ai pas le droit de faire ça comme ça, mais je voulais que quelqu’un me dise pourquoi tu fais ça, ou est-ce que je voulais acheter ou pas, et j’attends ».

Judin Gaspard


Un quartier régularisé

Sur le terrain, toute la difficulté est là : à partir de combien de temps les riverains peuvent bénéficier de la solution proposée par les propriétaires fonciers, et sur quels critères ?
Ici, un quartier entier est peu à peu régularisé. Cet occupant a déjà un titre de propriété après quelques années d’occupation.
 

« En gros je suis là… ça fait 6 ans. Avant c’était 500 mètres carrés, mais aujourd’hui avec la régularisation c’est devenu 749 mètres carrés. En gros j’ai payé avec le prix du notaire 26600 euros ».

Thomas Laguerre, nouveau propriétaire

 
Soit environ 35 euros le mètre carré. Dans un autre secteur de la Levée, un apiculteur veut acquérir un hectare autour du terrain illégalement occupé par son père depuis 43 ans.
 

« Nous avons essayé de négocier au mieux avec monsieur André, le prix étant pour l’instant de 25 euros le mètre carré. On souhaiterait baisser, parce que nous avons une zone marécageuse, donc où ne peut pas vraiment exploiter, où il faudrait remblayer également et avoir un coup plus important »

Jean-Jacques Joseph, apiculteur



Sur l’ensemble des terrains concernés, une quinzaine d’actes de propriétés auraient déjà été rédigés sur la base de ce dispositif.
Le reportage de Sébastien Laporte :
Matoury : occupation illégale de terrains à la Levée.