Menacé de mort par une organisation criminelle brésilienne, un magistrat « exfiltré » de Guyane

Tribunal judiciaire de Cayenne - site du Larivot
Un magistrat a été « exfiltré » de Guyane suite à aux menaces d’une organisation criminelle brésilienne. Une information révélée le 23 mars par « France Guyane ». Depuis plusieurs années, des factions criminelles brésiliennes tentent de s’implanter sur le territoire.

Un magistrat du parquet exfiltré de Guyane pour sa protection suite à des menaces de mort émanant d’une bande armée brésilienne, révèle le quotidien « France Guyane » le 23 mars. Un fait que nous avons pu confirmer auprès de plusieurs sources fiables. Selon nos informations, ces menaces remontent à un mois. Elles ont été évaluées par les autorités, qui les ont prises très au sérieux, ce qui a entraîné le départ de ce magistrat chargé de la lutte contre la criminalité organisée, sans date de retour pour le moment.

En toile de fond, la stratégie d’implantation en Guyane de factions criminelles brésiliennes. Elles regroupent des milliers de membres au Brésil, avec des grades, des missions précises, prospérant notamment dans les trafics de drogue et d’armes. Des organisations très violentes : ainsi, selon le site www.metropoles.br un chef présumé de la « Familia Terror do Amapa » (« FTA ») surnommé « Imperador » (« Empereur »), arrêté en octobre 2021 à Rio, était alors soupçonné d’être impliqué dans plus d’une centaine de meurtres au nord du Brésil. Selon nos informations, la FTA est l’une des factions qui tente de prendre pied en Guyane, avec également le « Comando Vermelho » (« CV »).
Début février 2023, un cadre présumé de la « FTA » a été arrêté sur l’île de Cayenne avec des complices :

C'est autant une réussite qu'une avancée puisque pour le première fois en Guyane, les forces de l'ordre ont cessé de subir les événements et sont désormais dans une démarche de démantèlement des organisations criminelles qui tentent de s'implanter sur notre territoire. En amont on nous a donné les moyens de faire un travail important de renseignements pour ces opérations criminelles qui permet de déboucher aujourd'hui à dix gardes à vue.

Yves Le Clair, procureur de la République (le 3 février 2023)

A la gendarmerie, depuis fin 2022, près d’une dizaine d’enquêteurs venus de l’hexagone renforcent les effectifs pour lutter contre ces organisations criminelles. Des renforts ont aussi été alloués au parquet. Mais est-ce suffisant pour éviter une implantation durable en Guyane de ces factions qui sèment la terreur au Brésil ?