Quatre jeunes hommes, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre commis le 20 janvier dans une exploitation agricole de Wayabo, à Kourou, ont été mis en examen pour meurtre et vol en bande organisée, séquestration et incendie. Ils ont été placés en détention provisoire.
« C’est un cambriolage qui a mal tourné », résume le procureur, Eric Vaillant, au sujet du drame qui a endeuillé le monde agricole guyanais et ému l’opinion publique, dans la nuit du 19 au 20 janvier. Un jeune homme de 22 ans de nationalité brésilienne avait été tué lors d’un braquage sur une exploitation située à Wayabo, dans une zone isolée de Matiti, à Kourou. Cette exploitation, qui accueille un troupeau de Zébus, appartient à Jacques Nicolas, propriétaire d’une boucherie à Cayenne. La victime rendait visite à deux amis, employés dans la ferme. L’enquête a mobilisé une quinzaine de gendarmes, de la section de recherches de Cayenne, de la brigade de recherches de Kourou et du Groupe Observation et Surveillance du GPI (le Groupe de Pelotons d’Intervention). Les enquêteurs ont pu relever des traces ADN sur place, ce qui leur a permis de remonter à deux personnes. Grâce à des filatures et à des surveillances, une petite bande présumée de quatre jeunes a été identifiée.
Les aveux du tireur présumé
Les auteurs présumés ont été arrêtés le 29 février à leurs domiciles respectifs, à Cayenne et Rémire-Montjoly, puis placés en garde à vue. Agés de 20 à 28 ans, trois sont français, un autre dominicain (de la République Dominicaine). Tous sont nés ou ont grandi en Guyane. Trois sont connus pour de petits méfaits, et le meneur présumé, âgé de 28 ans, a déjà été condamné pour vol. Selon le procureur, la bande a décidé de ce braquage le jour même, trois braqueurs étaient armés de bombes lacrymogènes, et un, le jeune de 20 ans, d’un fusil 22 long rifle. Toujours selon le parquet, les jeunes sont passés aux aveux, y compris le meurtrier présumé, celui qui tenait le fusil. Il reconnaît avoir tiré sur la victime, qui s’est rebellée lors du braquage. Le procureur requiert leur placement en détention provisoire, et une mise en examen pour meurtre, vol, incendie et séquestration en bande organisée. Le butin du braquage est dérisoire au regard de ses conséquences dramatiques : deux téléphones portables, deux téléviseurs une bouteille de gaz et…une douzaine d’œufs.