Mont Baduel à Cayenne : les habitants ne veulent pas quitter leurs habitations construites illégalement

Sur le mont Baduel
La mairie de Cayenne a notifié à plus de 30 familles l’obligation de quitter leurs habitations construites illégalement au Mont Baduel. Parmi elles, 12 logements situés à flanc de colline menacent de s’effondrer et doivent être libérés immédiatement. Les habitants font de la résistance. 

La situation d'urgence s'accentue de plus en plus selon les service municipaux de Cayenne. Ils s'inquiètent de l'état de la colline du Mont Baduel qui menace de s'ffondrer. Il faut rapidement évacuer les lieux.
Lundi 2 mai, l'association du chemin de Troubiran a reçu le maire de Cayenne, Marie-Laure Phinéra Horth accompagnée du directeur de la police municipale Patrick Johannes ainsi que de Fabrice Clot, le chef de la sécurité civile des services de la préfecture. Le maire propose aux habitants de s'installer provisoirement, au gymnase du collège Justin Catayée en attendant la fin du chantier de la cité de transit.
Ces logements sont en ce moment en construction route de Raban à Cayenne. Ils doivent accueillir très bientôt les habitants du Mont Baduel, secteur classé zone rouge sur le plan de prévention des risques depuis de longues années en raison des fortes érosions des flancs de la colline.

Une cité de transit pour accueillir les habitants du Mont Baduel

Dans un contexte de profonde crise du logement, la cité de transit - elle n'a pas encore été dénommée - est une solution au relogement proposée aux familles du Mont Baduel. Un relogement provisoire pour ces familles dans l’attente de la fin de la construction d’une cité qui leur sera dédiée non loin de cette zone.
Ce projet de construction d'une cité de transit a pris naissance en 2008 alors que des habitations spontanées con,tinuent de s'ériger sur les flancs du Mont Baduel à Cayenne entraînant des risques d’effondrement qui mettent les résidents en danger. Le maire de l’époque, Rodolphe Alexandre et son équipe s'attellent à la réalisation de ce dossier. 
Il change de main en 2010, lorsque Marie-Laure Phinéra Horth, devient à son tour premier magistrat de la ville capitale. La cité de transit est enfin sortie de terre.


Les habitants résistent et ne veulent pas abandonner leurs habitations

Si la disparition de ces bidonvilles parait pour la mairie comme pour l’état une urgence politique et sécuritaire, pour les résidents du Mont Baduel, la réalité est bien différente. Selon eux, les risques concernant l’effondrement ne sont pas prouvés et la solution provisoire de relogement leur apparaît plutôt être un relogement à long terme. Ils ne veulent pas sortir de ces lieux où ils se sentent bien.
Il faut dire que dans cette zone, il y a deux sortes de logements. Des maisons de standing côtoient des abris de fortune. Se retrouver dans des appartements de type f3 sous dimensionnés pour accueillir des familles nombreuses rebutent ces occupants illégaux. Parmi les arguments qu'ils évoquent : « Nous ne voulons pas nous rendre dans cette cité de transit, pour ne pas avoir le même sort que la cité Arc en ciel, Mont-lucas ou encore Cabassou. Des cités de délinquants » martèle le président de l'association de Troubiran Lionel Larochelle.

Extrait de la rencontre avec la municipalité le 2 mai

Ambiance réunion pour l'évacuation du Mont Baduel