Morsure de serpent : L'hôpital de Saint-Laurent expérimente un sérum anti-venin

Le 15 janvier, un homme décédait à l’hôpital de Cayenne des suites d’une morsure de serpent grage. Son décès a provoqué une vive polémique car le CHAR ne dispose pas d’anti-venin. A Saint-Laurent, l'hôpital expérimente un sérum anti-venin en provenance du Mexique. 
Le directeur de l'Agence régionale de santé, Jacques Cartiaux a  confirmé qu’il n’y avait pas eu d’erreur du corps médical dans le traitement de Claudio Rodrigues, décédé des suites d'une morsure de serpent dimanche soir à l'hôpital André Rosemon à Cayenne. 
Et pourtant au CHOG, l’hôpital de Saint-Laurent du Maroni, un sérum anti-venin est utilisé  depuis deux ans. Il s‘agit du seul hôpital de Guyane à administrer un anti-venin en cas de morsure de serpent. C’est un sérum venant du Mexique. Il est utilisé dans tous les cas de morsures à l’exception du serpent corail, peu présents chez nous. Sa mise en circulation, encore très récente, ne permet pas de confirmer son efficacité. 
Ce sérum anti-venin c’est l’antivipmyn-tri. Derrière ce nom barbare se cache un sérum produit au Mexique qui serait efficace contre toutes les morsures de serpent, à l’exception  de celle des serpents corails. Cet anti-venin permettrait d’accélérer la guérison des patients mordus. Plusieurs boites sont stockées dans la pharmacie du CHOG. Avant toute injection, les médecins se réfèrent au Centre Anti-poison d’Angers, en métropole, spécialisé dans les envenimations.

Un sérum utilisé pour les envenimations sévères

Il n'y a pas assez de recul encore pour prouver l’efficacité de ce sérum. Et pourtant, le CHOG continue de l’utiliser, car il aurait permis d’éviter certaines amputations de membres dues à des nécroses ou des gangrènes, les complications les plusrépandues en cas de morsures de serpent.  Depuis deux ans, une quarantaine de patients en a bénéficié. 
A l’origine de l’utilisation de ce sérum à Saint Laurent du Maroni, Véronique Lambert, auteure d’une thèse sur les envenimations dans les années 80.
Il y a quelques années, elle a fait partie de l’équipe de travail du CHOG qui a choisit  d’introduire ce sérum deuxième génération, recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé. 
Le CHOG se laisse encore quelques années pour continuer à expérimenter ce sérum et continue à l’administrer aux patients victimes d’envenimation sévère. 

Le reportage d'Alice Lauréat et Yves Robin