Nadine Mauger, sourde dès la naissance, a créé l'entreprise NéO

En Guyane, une femme sourde de naissance a créé son entreprise il y a 4 ans. Hébergée à la Pépinière d'entreprises innovantes sur le campus de Troubiran à Cayenne, NéO défend l'accessibilité pour les sourds et enseigne la langue des signes. 

 
Intégrer le monde des sourds en apprenant la langue des signes telle une langue étrangère, c'est la démarche la plus fréquente. Les locuteurs de la langue des signes sont le plus souvent des entendants que les sourds eux-mêmes. C'est le cas de cette femme qui vient s'inscrire pour des cours.

"Tout le monde devrait apprendre cette langue parce que c'est quand même une langue,et cela permettrait de mieux connaitre le handicap des personnes sourdes."

Il y a quatre ans, Nadeline Mauger crée son entreprise, NéO. Elle veut jeter des passerelles entre la communauté des sourds de Guyane et le reste de la société. Les sourds étant, plus ici qu'ailleurs, oubliés et exclus dès l'enfance.
Nadeline Mauger, cheffe d'entreprise, éducatrice diplômée :

"Ce problème d'accessibilité, il est clair qu'il exprime que nous n'existons pas, à chaque fois que j'ai une conférence à laquelle je pourrais assister et que je demande un interprète, on me regarde comme une extra terrestre. Même les gens qui sont spécialisés dans l'accompagnement des sourds, lorsqu'ils passent à la télé, il n'y a ni sous - titrage, ni traduction à la télé."

Nadeline, mère de deux enfants entendants est née sourde. Originaire du sud de la France, son enfance s'est déroulée dans un univers de contraintes dont l'obligation d'apprendre à parler avec une orthophoniste. Interdit alors pour elle de signer, d'apprendre sa langue, celle des signes.
Nadeline Mauger :

"Avec des gens qui signent,  je n'ai pas de doutes sur ce que je comprends, je n'ai pas de doutes sur la qualité de ce que je peux exprimer, et surtout je n'ai pas de doutes sur la profondeur et la qualité des échanges."

De ce manque d'humanité résulte un retard intellectuel conséquent chez les sourds qui peinent à atteindre le collège en Guyane.
©S. Deie