Nouveau suicide d'un jeune Amérindien à Maripasoula...le premier jour de l'année 2019

Lendemains de fête difficiles pour Maripasoula. Un jeune Amérindien s’est suicidé ce mardi 1er janvier. Son identité n’a pas été révélée. Depuis novembre 2018, c’est le quatrième suicide dans cette commune enclavée.
 
Maripasoula endeuillée...Un jeune Amérindien s’est suicidé ce mardi 1er janvier. Son identité n’a pas été révélée. Il était âgé de 16 ans. Depuis novembre 2018, c’est le quatrième suicide dans cette commune enclavée.


Quatrième suicide en deux mois 

Son identité n’a pas été rendue publique. Seule certitude, un jeune Amérindien s’est suicidé par pendaison à Maripasoula, le premier jour de l’année 2019. Il était âgé de 16 ans. Encore un terrible drame dans cette commune reculée et enclavée du territoire guyanais.

C’est le quatrième suicide depuis le mois de novembre dernier. Il y a plus d’un mois, un jeune homme de 20 ans, une lycéenne de 16 ans et une femme de 43 ans se sont donnés la mort, à seulement quelques semaines, voire quelques jours d’intervalle. 

Les suicides d’Amérindiens en Guyane sont 25 fois plus nombreux que dans l’hexagone et de 8 à 10 fois plus importants que le reste du territoire. "Une épidémie" qui révèle une fois de plus, le mal-être profond de cette communauté.
 

En 2016 : une cellule de crise, des préconisations 
et aujourd'hui ?

De 2011 à 2015, une vague de suicides identique avait incité l’Etat à mettre en place une cellule de crise à la préfecture de Guyane. A l'époque, cette série noire avait déclenché une vague d’indignation. Plusieurs colloques ont eu lieu, notamment au Sénat en 2016. Un rapport parlementaire avait été commandé. Il préconisait 37 propositions.

Les causes de ces suicides en série sont multifactorielles, cependant, selon l'étude :"le choc découlant de la découverte du monde moderne, le non-respect également de droits élémentaires tels que l’accès à l’eau potable et à l‘électricité pour les villages éloignés, la pollution au mercure provoquée par l’orpaillage illégal etc.. restent des éléments déclencheurs dans l’esprit de la communauté ".
 

Une cellule de coordination 

Faute de crédits alloués, et de moyens humains, la cellule de crise est, aujourd'hui, en sommeil. En lieu et place une cellule de coordination a été créée en décembre dernier par le sous-préfet des communes de l'intérieur Frédéric Bouteille, à la demande de Patrick Faure le préfet. L'objectif est de renforcer notamment les moyens du centre médico-psychologique de Maripasoula. 

La  première réaction officielle est celle de Rodolphe Alexandre, le président de la CTG (collectivité territoriale de Guyane) : "Il appelle à résister à la tentation du fatalisme…et exprime sa détermination à poursuivre le dialogue et le travail en commun pour construire un nécessaire équilibre".

Communiqué CTG